Les rêves deviennent réalité!
Les lauréates de la bourse Pour l’amour du curling s’illustrent au tournoi Scotties 2024
Le programme de bourses d’études Pour l’amour du curling de Curling Canada, lancé en 2014, visait à permettre à de jeunes curleurs talentueux de poursuivre leurs rêves sportifs sans avoir à sacrifier leur parcours scolaire. Parfois, les meilleures intentions se révèlent avoir des répercussions plus importantes que ce que l’on aurait pu imaginer.
Dix ans après l’attribution de la première bourse à un groupe de dix jeunes étudiants-athlètes, il existe un groupe impressionnant de lauréats qui font aujourd’hui l’étalage de leur talent dans des domaines allant de la médecine familiale à l’élaboration de politiques autochtones, en passant par les handicaps neuromoteurs, la psychologie et l’éducation. Tout cela en poursuivant leur rêve de remporter le Tournoi des Cœurs Scotties, un championnat du monde ou des médailles olympiques.
Brodie Bazinet, qui dirige le programme, explique qu’il s’est développé au point de ne plus se limiter au curling.
« Nous voulions que le programme contribue à former de meilleurs Canadiens », explique-t-elle. « Nous avons eu cette discussion, en tant que comité de sélection, il y a quelque temps, et nous n’étions pas sûrs de pouvoir dire cela à l’époque. »
Aujourd’hui, c’est une déclaration qui peut être faite. Au cours des dix années qui ont suivi le lancement du programme, plus de 100 jeunes curleurs ont bénéficié de la bourse et nombre d’entre eux l’ont utilisée pour donner un élan à leur carrière, sur et en dehors de la glace.
Cette année, pas moins de 15 boursières participent au Tournoi des Cœurs Scotties, dont Sarah Koltun, résidente en médecine familiale à Yellowknife, Karlee Burgess, assistante en éducation conductive au Manitoba, et Calissa Daly, analyste politique auprès des Services des politiques autochtones en Ontario. Les autres lauréates étudient ou exercent diverses professions qui aident les Canadiens dans tous les domaines.
Koltun, aujourd’hui âgée de 30 ans et première de l’équipe des Territoires du Nord-Ouest, considère la bourse qu’elle a reçue en 2014, la première année du programme, comme un élément important qui l’a convaincue de devenir médecin.
« Je dois encore trouver un équilibre entre mes études et le curling, alors avoir un peu d’aide financière pour les deux est très, très utile », dit-elle. « Je ne serais pas ici aujourd’hui sans le soutien financier de différents revenus, et celui-ci était vraiment important. Il m’a permis de soutenir mes deux passions, le sport et les études.
« Pendant leurs études, les gens doivent souvent choisir entre faire du sport ou prendre un emploi à temps partiel pour financer leurs études. Quand on est libéré de cette contrainte, on a la liberté de faire du sport et d’apprendre et d’améliorer son éducation, donc la bourse est extrêmement bénéfique. »
La résidente de première année a commencé comme thérapeute du sport, mais sa passion était d’aider plus de gens et, grâce à l’aide financière, elle a entamé ses études de médecine.
« Cela me permet d’approfondir les soins que je peux apporter aux gens. C’est un travail difficile mais très gratifiant. »
Daly est analyste politique au sein des Services des politiques autochtones. Elle travaille sur la politique de santé mentale des Premières nations et met en œuvre différentes politiques pour différentes nations métisses et autochtones d’un bout à l’autre du Canada.
« C’est un travail formidable, très stimulant », dit-elle. « Il y a des conversations difficiles.
« C’était énorme », dit-elle à propos de la bourse. « L’obtention d’une maîtrise est très coûteuse. J’ai donc obtenu cette bourse pendant l’année de ma maîtrise et cela m’a beaucoup aidée. Cela m’a enlevé une grande partie du stress lié au fait de devoir payer mes études et de pouvoir participer à des compétitions. »
« On perd beaucoup de gens dans le sport parce qu’il est difficile de concilier les deux et que le fardeau financier est énorme, alors c’est formidable d’avoir cette bourse. »
Karlee Burgess, troisième de l’équipe manitobaine de Jennifer Jones, a reçu la bourse en 2016.
« C’était ma première année d’université, j’essayais de concilier l’université et le fait de vouloir rester dans le sport, le curling de compétition, et cet argent m’a aidée à compenser les dépenses supplémentaires à l’école », dit-elle. « Honnêtement, le fait de faire partie de Curling Canada et cette bourse resteront à jamais dans mon cœur.
« Je trouve que, comme l’université est très chère, beaucoup d’étudiants ont un emploi à temps partiel. Notre emploi à temps partiel, c’est le curling, alors cette bourse aidera vraiment l’avenir de ce sport. »
Burgess est assistante en éducation conductive et travaille avec des clients souffrant de handicaps neuromoteurs.
« Je travaille au centre de neuromotricité du Manitoba. Je travaille avec des personnes souffrant de handicaps neuromoteurs. Je travaille donc avec des personnes atteintes de paralysie cérébrale, de bifida spinal, d’autisme, d’accident vasculaire cérébral, et je travaille avec un large éventail de clients en tête-à-tête et nous leur faisons suivre des cours d’éducation conductive. J’ai l’occasion d’aider un grand nombre de personnes. C’est gratifiant.
« L’un de mes clients, atteint de paralysie cérébrale, est venu de Winnipeg avec sa famille. C’est un grand partisan… et j’ai beaucoup de gens qui me regardent à la maison. C’est très spécial de voir mes clients me regarder faire mon travail, tandis que je les vois faire le leur dans mon travail. »
Les lauréats affirment que la bourse encourage les jeunes curleurs à poursuivre leurs études et à pratiquer le curling, et que le financement peut faire la différence et leur permettre de faire les deux. Koltun estime qu’il s’agit là d’un élément important pour l’avenir du sport.
« Je veux que les gens voient qu’il est possible de faire les deux. Des gens ont communiqué avec moi et m’ont demandé comment on pouvait concilier la médecine et le sport. Je réponds qu’il faut trouver un moyen, trouver les bonnes personnes, établir les bons contacts et travailler dur. Cela n’a pas été facile, mais je veux que les gens sachent qu’ils peuvent y arriver. »
Depuis que Curling Canada a lancé ce programme il y a dix ans, plus de 100 jeunes étudiants-athlètes ont reçu des bourses d’études d’une valeur totale de 200 800 dollars.
Le programme s’adresse aux jeunes athlètes canadiens qui excellent dans le curling, maintiennent un bon rendement scolaire et font preuve d’un fort engagement envers leur communauté par le biais d’activités de leadership et de bénévolat. L’objectif est de donner aux jeunes athlètes de curling talentueux le soutien nécessaire pour poursuivre leurs rêves sportifs et scolaires.
« Nous investissons dans de futurs leaders sur et en dehors de la glace. Ils doivent démontrer leur engagement en tant que bénévoles et leaders, ainsi que leur motivation personnelle », explique Bazinet. « Dans leur demande, ils doivent démontrer qu’ils méritent ce soutien. Qu’ils peuvent être des modèles pour le curling et la communauté. »
Les autres anciennes lauréates en compétition cette semaine sont Skylar Ackerman, Emily Best, Corryn Brown, Kira Brunton, Lindsay Dubue, Lauren Lenentine, Paige Papley, Jocelyn Peterman, Erin Pincott, Taylour Stevens, Selena Sturmay et Emily Zacharias.
Chaque année, 11 bourses d’une valeur de 2 500 $ chacune sont attribuées à des étudiants-athlètes de curling qui ont été acceptés dans un programme d’enseignement postsecondaire. Le programme initial offrait 10 bourses par an – sauf en 2017, alors que 13 bourses ont été attribuées – jusqu’en 2021, année où le nombre de bourses a été porté à 11.