Faire plus avec moins
Une approche décontractée donne de bons résultats à North Battleford
Pour gérer un club de curling profitable, il faut faire plus avec moins.
Le gestionnaire du Club de curling de Twin Rivers, Brandon Hall, s’inspire de ce vieil adage pour gérer ce qui s’annonce comme une année remarquable pour le club de curling de North Battleford, en Saskatchewan. Le club enregistre déjà une augmentation de 42 % de son nombre de membres par rapport à la dernière saison.
«L’an dernier, nous avions 190 membres. Cette année, nous en sommes à 270 et ça augmente encore. Je pense que nous allons nous rendre à 290 membres d’ici la fin de la saison», explique Hall.
Cet engouement a contribué à mousser la popularité du curling dans cette municipalité de la Saskatchewan, située à 135 kilomètres au nord-ouest de Saskatoon. Hall a beau blaguer que cet influx de nouveaux membres entraîne des défis pour accommoder tout le monde, il ne voudrait pas qu’il en soit autrement. Il espère même que le nombre de membres va continuer à augmenter grâce à l’approche du club pour initier au curling de nouveaux membres plus jeunes.
«Le coordonnateur junior de notre club, Matt Taylor, et moi-même pensions que nous ne réussissions pas à attirer assez de nouveaux membres au club. Je sais que nous perdions environ dix membres par année, surtout après la COVID. Nous avons perdu plusieurs nouveaux membres. Au niveau des clubs, je pense que les secteurs compétitifs sont un peu en perte de vitesse, et que les jeunes générations veulent davantage s’amuser et passer du bon temps que de s’impliquer sérieusement dans le sport», ajoute Hall.
Le raisonnement de Hall a servi de pierre d’achoppement à son approche du «moins, c’est mieux». Du curling sans engagement, orienté vers le divertissement et le plaisir, favorise le recrutement de nouveaux membres pour le club.
Les ligues sociales du Club de curling Twin Rivers durent six semaines. La ligue s’adresse aux débutants et aux personnes qui ne connaissent pas le curling, en leur offrant une expérience énergique et amusante, en mettant l’accent sur le volet social, sans porter de jugement.
Hall compare ça aux quilles fluorescentes. Voilà bien des années, les gens auraient trouvé ça ridicule d’éteindre les lumières dans une salle de quilles, faire jouer de la musique à tue-tête et jouer. Et maintenant, on retrouve cette ambiance à tous les soirs dans une salle de quilles. Hall veut implanter cette ambiance dans un club de curling.
«Nous faisons jouer de la musique, pas mal fort. Les gens nous disent : “Comment faire pour entendre les instructions du capitaine?”. Dans mon esprit, on ne vient pas ici pour jouer nécessairement au curling; on vient passer une belle soirée, et jouer au curling en passant. C’est ça, l’activité.»
Hall ajoute : «Il faut se concentrer davantage sur le plaisir que sur la structure. Nous avons eu des équipes qui ont joué avec les règles du shuffleboard, en essayant de lancer le plus près de la ligne de fond; ils me demandent : “Est-ce que c’est correct?”. En autant que c’est sécuritaire et que vous vous amusez, ça n’a pas d’importance. Ils sont sur la glace, ils jouent, et s’amusent.»
À toutes les six semaines, la ligue se renouvelle, de sorte que les participants peuvent s’impliquer au curling à leur rythme. De cette façon, les nouveaux joueurs et joueuses peuvent essayer le curling pendant six semaines, sans devoir s’engager pour 20 semaines ou plus. Au début de chaque saison de six semaines, le club organise des journées portes ouvertes, pour permettre aux nouveaux venus de s’initier au sport en apprenant les bases du jeu, comment glisser et brosser, avant le début de la ligue sociale.»
«C’est gratuit, et nous les aidons à bien démarrer pour que la première journée de jeu ne les inquiète pas, reprend Hall. On peut prodiguer des conseils aux débutants; si ça fait longtemps qu’ils n’ont pas joué, ils peuvent venir pratiquer un peu.»
Trente-six des participants dans la ligue jouaient au curling pour la première fois, en sachant qu’ils ne s’engageaient que pour six semaines et qu’ils pourraient arrêter si ça ne leur plaisait pas.
“We knew they would stay once they got going, though,” Hall said.
«Mais on savait qu’ils allaient continuer à jouer par la suite», assure Hall.
La ligue a aussi permis d’attirer ces jeunes joueurs et joueuses tellement recherchés. L’âge moyen de la ligue sociale est de 28 ans, alors qu’il tourne autour de 58 ans dans les autres ligues. Ç’a aussi permis aux femmes d’essayer le sport dans une ambiance accueillante et amusante, sans jugement; elles comptent pour environ 65 % des participants.
En tant que gérant de club, Hall a réalisé l’importance de donner accès au club à tout le monde, et le potentiel inexploité de la nouvelle ligue sociale. Au fur et à mesure que la ligue est mieux connue à Battlefords, plus de gens veulent l’essayer dans la deuxième et troisième mini-saison.
La ligue permet aussi de développer d’autres secteurs du club. Après leur partie, les membres de la ligue sociale montent à l’étage pour prendre un verre et manger, en plus d’avoir la chance de remporter des prix grâce au partenariat avec le concessionnaire local Dodge FFUN. Cette nouvelle ligue a aussi incité ses nouveaux membres à participer à d’autres évènements du club, comme les bonspiels de fin de semaine, ou à s’inscrire dans d’autres ligues au Club de curling Twin Rivers.
Grâce au coût abordable de l’inscription – 99 $ pour six semaines de curling – les nouveaux adeptes font la file pour l’essayer, de sorte que le nombre de membres augmente, une bonne nouvelle pour le club qui existe depuis 13 ans, et dont les coûts d’opération augmentent à chaque année. Les équipes inscrites dans la première session de la ligue veulent déjà s’inscrire pour les deuxième et troisième sessions de la ligue sociale, plus tard cette saison, de sorte que le potentiel de croissance est illimité.