Sauvé de la disparation!
Le Club de curling de Crapaud repart sur des bases solides
Tout le monde aime une belle histoire de renaissance.
Difficile, au curling, d’en trouver une plus inspirante que celle du Club de curling de Crapaud, sur l’Île-du-Prince-Édouard.
Bastion du curling et du divertissement, en plus d’être un lieu de rassemblement pour la communauté du sud de l’île, le vénérable club a connu des temps difficiles au cours des dernières années; touché par des résultats financiers désastreux et par une baisse du nombre de membres, il semblait en voie de disparaître en 2021.
Mais, en fin de compte, il était prématuré de rédiger son avis de décès. Étonnement, le club a été sauvé grâce aux efforts de membres de la collectivité de moins de 300 habitants, qui ont refusé de baisser les bras, et qui ont pu s’adapter.
Le directeur général Jamie Stride affirme que les installations ont subi une «transformation radicale» en seulement deux années.
«L’ambiance est meilleure et plus positive autour du club. J’ai l’impression que nous sommes ragaillardis, financièrement stables, et en meilleure position pour aller de l’avant», estime Stride, qui était de ceux qui ont dirigé les efforts pour rétablir la santé financière du club.
Aujourd’hui, le club a doublé le nombre de membres d’il y a deux ans, pour le porter à 142 (ils n’étaient plus que 68 membres auparavant), ses équipements sont en parfait état, les membres jouent avec de nouvelles pierres et l’avenir s’annonce prometteur. Le club espère attirer de plus jeunes joueurs et joueuses et plus de familles en proposant des classes pour apprendre à jouer au curling et des programmes après l’école.
C’est tout un revirement avec la situation qui existait dans les années antérieures.
Une situation qui était franchement inquiétante.
Le club s’est retrouvé en difficultés après une série d’imprévus qui l’ont entraîné vers une possible fermeture. En 2015, il a fallu remplacer une pièce de réfrigération au coût de 3000 $, alors que le club venait de dépenser 80 000 $ pour rénover ses installations.
Deux ans plus tard, de nouveaux problèmes sont apparus. Un baril de refroidissement – une pièce essentielle et coûteuse du système de production de glace – a lâché tout à coup, juste avant le début de la saison. Les administrateurs du club n’ont pas eu d’autre choix que d’annuler toute la saison, obligeant les joueurs à trouver d’autres endroits pour jouer.
Et n’oublions pas la pandémie de la COVID-19, quelques années plus tard, qui entraîné d’autres bouleversements. Le club a dû fermer ses portes une fois de plus.
«Malchance, mauvais timing. C’était des revers majeurs», ajoute Stride.
Ces contretemps répétés ont découragé certains joueurs, certains bénévoles et certains membres du conseil d’administration. Ceux qui sont restés ont tenté de lever des fonds de bien des façons pour traverser la tempête, mais c’était clair que la lutte allait être difficile pour sauver l’organisation.
Dans un premier temps, une rencontre d’urgence a été organisée pour trouver des personnes intéressées à gérer les installations. Personne ne s’étant présenté, une deuxième rencontre a eu plus de succès avec l’élection de huit nouveaux membres et le retour d’un neuvième.
Avec du sang neuf aux commandes, et un directeur général pour s’occuper de la gestion, la prochaine étape était de ramener les anciens membres et les bénévoles grâce à une campagne de publicité, une journée portes ouvertes, et au travail déjà accompli pour prouver que la renaissance du club de curling était déjà entamée.
Âgé de 45 ans, Stride, qui gère un commerce local avec sa femme, estime que le crédit pour ce revirement revient au nouveau conseil d’administration.
«Le nouveau conseil est composé d’individus motivés, visionnaires, et qui ont le sens des affaires. Grâce à leur travail et à leurs efforts, ils ont réussi à relever un club près de fermer pour le rendre solide et énergique, ajoute-t-il. Le moral et l’ambiance sont redevenus ce qu’ils étaient : un club chaleureux et inclusif.»
Le succès du conseil d’administration repose en grande partie sur sa compréhension des programmes gouvernementaux pour contribuer aux réparations, à l’entretien et aux futurs achats, comme, par exemple, les caméras vidéo qui seront installées au-dessus des bouts pairs après Noël.
Stride souligne en particulier le travail de Vivian Sherren, qui était la présidente de l’ancien conseil d’administration.
«Elle a travaillé sans relâche pour que nos portes restent ouvertes, reprend-il. Sans elle et d’autres membres, ça fait longtemps que le club serait fermé. C’est important de rappeler ce qu’ils ont fait pour garder le club ouvert, plutôt que ce qu’ils n’ont pas fait.»
Il faut aussi souligner le travail des présidents du club, Mike Forrest et Crystal Wood, de même que celui des membres du conseil d’administration.
Stride affirme qu’il était essentiel de sauver ces installations, qui ne sont pas seulement un endroit pour jouer au curling. C’est aussi un centre communautaire.
«Nous sommes un établissement multifonction avec une cuisine commerciale complète, explique-t-il. Nous pouvons recevoir 200 personnes pour des mariages, des partys de Noël, et tous les autres types d’évènements.»
Stride offre des conseils aux clubs qui sont en difficultés financières.
«La seule chose importante dans un club de curling, ce sont les membres, souligne-t-il. Ils doivent être traités comme de bonnes personnes, être respectés et avoir le sentiment qu’ils sont importants.»
«Sans aucune hésitation, ils sont le volet le plus important d’un club. C’est pour eux que vos portes sont ouvertes.»