Verre à moitié plein pour Einarson
Einarson heureuse que le tournoi Scotties ait lieu, même sans spectateurs
La pandémie de COVID-19 n’a pas épargné le curling au cours des deux dernières saisons, mais il est peu probable qu’un joueur ou une joueuse ait été plus affecté émotionnellement que la capitaine du Club de curling de Gimli, Kerri Einarson.
Einarson, dont l’équipe tentera de défendre avec succès ses deux titres canadiens féminins consécutifs la semaine prochaine à Thunder Bay, en Ontario, a subi les contrecoups de la pandémie depuis qu’elle a fait son apparition au Canada en 2019. Et pourtant, elle poursuit son chemin, sachant qu’à un moment donné, cette situation sans précédent prendra sûrement fin et que son sport, et la vie en général, reprendront leur cours normal.
« Nous avons tous reçu beaucoup de mauvaises nouvelles ces deux dernières années, mais c’est la vie et vous ne pouvez vraiment rien y faire. Vous devez encaisser les coups », a déclaré Einarson, qui sera à la tête d’Équipe Canada et sera l’un des favorites lors du tournoi qui regroupera 18 équipes au Fort William Gardens du 28 janvier au 6 février.
Einarson tentera de devenir la première capitaine à réussir un triplé depuis que Jennifer Jones de Winnipeg a réussi le tour de force en 2008, 2009 et 2010.
La fougueuse capitaine de Camp Morton, au Manitoba, serait en droit de se plaindre des injustices causées à son équipe par le virus. Deux événements majeurs pour lesquels elle était qualifiée ont été annulés en raison de la pandémie, soit le Championnat du monde de curling féminin OK Pneus et BKT Pneus 2020 à Prince George, en Colombie-Britannique, et les Essais canadiens de double mixte Canad Inns, qui devaient servir à déterminer quelle équipe allait représenter le Canada aux Jeux olympiques le mois prochain.
Cependant, elle affirme que lorsqu’elle regarde le verre à moitié plein, tout n’est pas si mal. Einarson et son équipe complétée par la vice-capitaine Val Sweeting, la deuxième Shannon Birchard et la première Briane Meilleur auront l’occasion de participer au Tournoi des Cœurs Scotties cette saison, bien que le virus soit toujours parmi nous et que de nombreux autres événements sportifs aient été annulés.
L’événement se déroulera conformément aux mesures de santé publique actuellement en vigueur dans la province de l’Ontario et dans un environnement contrôlé, sans spectateurs, avec des protocoles stricts et des tests de dépistage pour assurer la sécurité des joueuses et des officiels.
« Au moins, nous avons la chance de jouer, et nous en sommes reconnaissantes », a déclaré Einarson, qui a remporté le championnat l’an dernier à Calgary dans une bulle où les conditions étaient strictes. « J’avais le sentiment que le tournoi allait avoir lieu. C’était quelque peu incertain pendant un moment. Mais ce fut un grand soulagement quand nous avons finalement appris qu’il aurait lieu. »
Et c’est à peu près le point de vue de toutes les athlètes qui se dirigent vers Thunder Bay. Ce n’est pas un championnat Scotties normal, avec des partisans dans les gradins et une effervescence dans toute la ville. Mais cela reste le Tournoi des Coeurs, et bon sang, c’est quand même plutôt bien.
La pandémie de COVID-19 a eu une incidence significative sur le tableau de 18 équipes. Certaines d’entre elles ont eu la chance de disputer une compétition éliminatoire avant l’arrivée du variant Omicron, mais plusieurs n’ont pas eu cette chance, laissant aux associations provinciales ou territoriales le soin de choisir leurs représentantes.
Les 18 équipes qui participent au championnat Scotties comprennent des représentantes de chacune des 13 provinces et territoires du Canada, une équipe du Nord de l’Ontario, les championnes en titre (Équipe Canada) et trois équipes repêchées (ou « Wild Card ») en fonction du système canadien de classement des équipes (SCCÉ).
Tracy Fleury d’East St. Paul, au Manitoba, a obtenu un laissez-passer en tant que Wild Card 1 et le tournoi Scotties lui offrira une chance de panser ses plaies après avoir perdu la finale féminine des Essais canadiens de curling Tim Hortons en bout supplémentaire face à Jones à Saskatoon, ratant ainsi la chance de représenter le Canada aux Jeux olympiques de Pékin.
« Nous l’avons accepté. Mais je ne sais pas si nous nous en remettrons complètement un jour », a déclaré Fleury, qui est appuyée par la vice-capitaine Selena Njegovan, la deuxième Liz Fyfe et la première Kristin MacCuish. « Nous sommes prêtes à aller de l’avant. Nous travaillons d’arrache-pied et avons vraiment hâte de participer au championnat Scotties. »
Ce sera particulièrement agréable pour Fleury, qui vit à Sudbury et qui est une fille du Nord de l’Ontario dans l’âme. De plus, cela marquera son retour au championnat canadien après sa décision de ne pas participer à l’événement la saison dernière en raison de préoccupations pour la santé de sa jeune fille Nina. Elle avait alors confié le rôle de capitaine à Chelsea Carey de Calgary.
Ironiquement, les deux capitaines s’affronteront à Thunder Bay. Carey s’est également qualifiée en tant que Wild Card 2 avec son équipe de cinq joueuses du Club de curling Highland de Regina.
Rachel Homan, en raison de sa participation aux Olympiques en double mixte, ne sera pas au tournoi Scotties, mais le reste de son équipe y sera en tant que Wild Card 3. Sa formation du Club de curling d’Ottawa sera dirigée par la troisième habituelle Emma Miskew. Sarah Wilkes passera au poste de vice-capitaine, Alli Flaxey a été ajoutée comme deuxième et Joanne Courtney conservera son poste de première.
Fleury, dont l’équipe est classée première au monde, a déclaré que la présence de trois équipes Wild Card de première qualité ne fait que rehausser la compétition.
« Cela aide définitivement les provinces qui ont beaucoup de profondeur et d’équipes classées », a-t-elle déclaré. « Cela donne aux autres équipes les mieux classées une chance de mériter une place au championnat Scotties. Je suis tout à fait pour ça. »
Carey en sera à sa septième participation comme capitaine, elle qui, au fil des ans, a représenté le Manitoba, l’Alberta et Équipe Canada et avait le statut de Wild Card 1 la saison dernière avec Équipe Fleury. Elle a également pris part à la phase préliminaire de qualification en 2018, mais a perdu contre Einarson dans le match pour l’obtention du laissez-passer Wild Card.
La double championne canadienne, qui a triomphé en tant que capitaine de l’Alberta en 2016 et 2019, tentera de recréer la magie avec un groupe de coéquipières d’une autre province.
Carey a admis qu’il est dommage que pour une deuxième année consécutive, les amateurs de curling se voient refuser la possibilité d’assister à un événement phare.
« Je suis contente que le tournoi ait lieu à Thunder Bay, mais c’est dommage que la présence de partisans ne soit pas autorisée là-bas parce que ce sera un bon événement. Nous savons que Thunder Bay est une grande ville de curling et l’aréna aurait été bondé, j’en suis sûre, mais après deux ans à essayer de l’organiser là-bas, je suis contente que le tournoi ait lieu. »
De nombreuses capitaines expérimentées seront de la partie. Mary-Anne Arsenault, qui a acquis sa réputation en jouant à Halifax aux côtés de Colleen Jones, est de retour pour son 15e tournoi Scotties, cette fois en tant que capitaine d’une équipe de la Colombie-Britannique basée à Kelowna. De son côté, Kerry Galusha des Territoires du Nord-Ouest connaît un bon début de saison. Krista McCarville du Nord de l’Ontario en sera à sa neuvième participation, Andrea Crawford du Nouveau-Brunswick à sa 10e présence et Suzanne Birt de l’Île-du-Prince-Édouard à sa 13e.
La jeunesse sera également à l’honneur. Le Manitoba sera représenté par d’anciennes championnes du monde juniors dirigées par Mackenzie Zacharias d’Altona, âgée de 22 ans, tandis que Laurie St-Georges, 24 ans, sera de retour pour représenter le Québec.
Les 18 équipes, dont le préclassement a été établi en fonction du SCCÉ, sont réparties en deux groupes de neuf et disputeront un tournoi à la ronde de huit matchs au sein de leur groupe. Les trois meilleures équipes de chaque groupe se qualifieront pour le premier tour éliminatoire, qui sera suivi du carré d’as et des éliminatoires Page.
La finale aura lieu le dimanche 6 février.
TSN offrira une couverture télévisée complète de l’événement.