Une nouvelle approche à Port Elgin!
Le club de Port Elgin peut recruter de nouveaux membres malgré la pandémie
Par Brian Chick
Doug Flower a passé sa vie dans le milieu du curling. Il a pris sa retraite après plusieurs décennies à la tête de la compagnie que son père a fondée, Goldline Curling Supplies. Il occupe maintenant son temps pour bâtir un autre genre d’entreprise : un club de curling.
Pendant près de 40 ans, Flowers a dirigé l’entreprise d’accessoires de curling installée à Mississauga, en Ontario, avant de déménager à Port Elgin en 2018. Il s’y est investi à temps plein en tant que bénévole pour le club de curling de cette petite localité, en se joignant au conseil d’administration, et en dirigeant de nouvelles initiatives pour assurer la vitalité du club.
«Nous avons créé un nouveau comité pour le développement des adhésions, explique Flowers. Notre devise, c’est : “Nous sommes une entreprise”. Et comme toutes les autres entreprises, le nombre de membres va diminuer si tu négliges la promotion et le marketing.»
Ces dernières années, le nombre de membres est en constante augmentation à Port Elgin.
«Voilà six ans, nous avions 250 membres, souligne Flowers. Puis, ça a diminué à moins de la moitié. Je pense que c’était surtout par manque de marketing, ou d’efforts de recrutement de nouveaux membres.»
Déjà en déclin, le nombre de membres a encore diminué à cause de la COVID-19.
«À la fin de la dernière saison, nous étions 103 membres, ajoute Flowers. À cause surtout de la COVID-19, 41 d’entre eux ont décidé de ne pas revenir, cette saison.»
Après avoir écourté la dernière saison au printemps, Flowers s’est senti inspiré par la belle température.
«Nous avons constaté que les terrains de golf étaient fréquentés comme jamais, note-t-il. En fait, la COVID a probablement sauvé certains terrains de golf de la fermeture. Nous avons réalisé que la COVID pouvait en fait être un avantage pour nous. Le curling pouvait engendrer le même type de fréquentation.»
«Nous savions qu’il fallait faire de la promotion. Le conseil d’administration nous a appuyés en ce sens, et nous a alloué un budget pour faire le marketing du club», ajoute Flowers.
Grâce à des publicités à la radio, des communiqués de presse et des affiches sur les parterres, Flowers et ses collègues du comité de recrutement ont commencé à recevoir des appels.
Flowers savait toutefois que la jeune génération d’aujourd’hui n’a pas tendance à téléphoner – même s’ils passent la journée sur leur téléphone.
«L’âge moyen de nos membres se situe probablement autour de 55-60 ans; plusieurs d’entre nous se servent des médias sociaux du moins en partie, mais nous voulions attirer la plus jeune génération, les milléniaux, explique-t-il. Nous savions qu’il fallait améliorer notre présence sur les réseaux sociaux.»
Le club a donc embauché un professionnel – un des milléniaux – pour gérer ses comptes sur les médias sociaux.
«C’était important qu’il soit à l’aise avec les médias sociaux, mais il devait aussi maîtriser le marketing par l’entremise des médias sociaux», souligne Flowers.
Le club s’est engagé à investir 3500 $ durant la saison auprès de cet expert à temps partiel dans l’espoir de rejoindre la jeune génération.
«C’était notre objectif, assure Flowers. Mais nous étions quand même prêts à accepter avec enthousiasme n’importe qui capable d’embuer un miroir… Nous avons bâti notre campagne autour de l’idée que nous sommes sécuritaires, physiques et sociaux.»
Cinquante personnes se sont présentées pour la journée portes ouvertes du club.
«C’est le double d’avant, se réjouit Flowers. Vingt personnes se sont inscrites pour notre ligue Apprendre à jouer au curling, de sorte que nous avons une liste d’attente.»
Au début de la saison, le club de Port Elgin comptait près de 130 membres, malgré la perte de 40 joueurs durant la saison morte.
«J’ai compté 60 nouveaux visages… des snowbirds qui ne sont pas allés dans le sud, mais aussi plusieurs milléniaux.»
Grâce à son expérience dans le milieu des affaires, Flowers connaît le vieil adage : “ Il faut dépenser de l’argent pour en faire”, ce qui s’est avéré exact dans ce cas-ci.
«Au final, nous avons une trentaine de membres de plus, ajoute-t-il. En estimant qu’ils dépensent environ 300 $ pour adhésion, ça nous rapporte 9000 $, sans compter l’argent dépensée au bar. En regardant les chiffres sous cet angle, on peut dire que nous avons eu un retour substantiel sur notre investissement.»
Le prochain défi était de proposer un environnement sécuritaire pour jouer au curling durant une pandémie. En Ontario, plusieurs clubs n’ont même pas pris la peine d’ouvrir leurs portes, cette saison.
«Nous sommes tellement chanceux de pouvoir jouer au curling ici, et nous l’apprécions vraiment, assure Flowers. Nous sommes très prudents (avec la sécurité COVID) parce que nous ne voulons pas perdre ça. Je me sens en sécurité au club. Les protocoles sont très rigoureux, et bien respectés. Je pense vraiment que nous ne risquons rien en jouant au curling.»
Flowers explique que le plus gros ajustement n’a pas été de s’habituer au port du masque, mais plutôt la règle du brosseur unique. Les brosses de curling font partie de l’entreprise familiale, après tout, et il aime brosser.
«C’est un peu différent, mais les principes fondamentaux restent les mêmes. Tu peux toujours t’amuser, assure Flowers. Mon épouse et moi répétons toujours : “ Heureusement qu’on a encore le curling! ”, parce que ça nous tient passionnés et occupés. On a bien besoin de ça par les temps qui courent!»