Coup de folie avec Shannon Birchard
Cette semaine, John s’entretient avec Shannon Birchard, gagnante du Scotties, championne du monde et finaliste à deux reprises au championnat canadien junior. Shannon, de Winnipeg au Manitoba, joue maintenant sur une équipe de capitaines en compagnie de Kerri Einarson, Val Sweeting et Briane Meilleur. Elles ont connu énormément de succès sur le World Curling Tour jusqu’à maintenant, et participeront à la Coupe Canada au début de décembre, à Estevan en Saskatchewan.
vu ce lancer-là. C’était incroyable.
SB : Oui, en plus je n’ai rien fait ! (Rires) Juste tenu le balai et regardé. Cette année, Kerri a réussi tout un tir durant le Stu Sells à Oakville. Nous jouions contre Stern – qui vient juste de gagner le Tier 2 Slam, en passant – et nous traînions de l’arrière 6-1 après trois manches. Kerri a réussi un double sortie d’un angle impossible en poussant une garde de coin à l’intérieur du cercle de huit pieds, pour toucher une pierre dans le quatre-pieds et marquer trois points. Et maintenant que j’y pense, je n’ai rien fait sur ce tir-là, non plus. Elle l’a juste lancé et nous n’y avons pas touché du tout. (Rires).
JC : Mon approche préférée ! (Rires).
2. Si on faisait une figurine à ton image, quel accessoire sans rapport avec le curling devrait-on utiliser?
SB : Il faudrait que ça soit mon chien. Elle pourrait avoir sa propre figurine, et elle serait trop belle. Mon chien est comme mon Yoda, elle a toute une personnalité et je lui parle tout le temps. Elle m’aide beaucoup.
JC : Comme ton Yoda ??
SB : Eh bien, oui, elle est très vieille. Elle a 16 ans. Et juste un œil. Elle est toute dodue et boursouflée ; c’est mon bébé. Et tu sais, elle a des sursauts d’énergie qui peuvent nous surprendre.
JC : Je suis surpris que tu n’aies pas choisi les lunettes. Je t’ai vue pratiquer avec ces lunettes-là à Thunder Bay. Je suggère depuis longtemps aux curleurs de porter des lunettes cool, avec une monture un peu rétro, genre hippie. Je pense que les gens qui vont acheter ta figurine devraient avoir cette option.
3. Si tu devais cambrioler une banque avec deux autres curleurs – tu ne peux pas choisir plus d’un coéquipier – avec qui ferais-tu équipe, et quel serait ton rôle?
SB : En fait, je ne choisirais aucune de mes coéquipières – j’ai réfléchi à ça. Je n’ai rien contre elles, elles sont juste trop gentilles. Mon premier choix serait Jennifer Jones, pour deux raisons. D’abord, c’est la joueuse de curling la plus célèbre, celle qui attire toujours une foule. Ça ferait une bonne distraction. Et, deuxièmement, elle a une ouïe supersonique. Peu de personnes savent ça à son sujet, probablement, mais ses oreilles sont incroyables. Ne chuchotez pas autour d’elle : elle va l’entendre.
JC : (Rires) Je ne sais pas comment tu as appris ça, et peut-être que je ne veux pas le savoir, non plus. Je me demande comment Brent s’en est aperçu (rires).
SB : (Rires) J’étais autour d’elle quand les gens parlaient, à une certaine distance, et elle pouvit les entendre. C’est irréel. Ensuite, nous aurons besoin de muscles, et donc je prendrais Ben Hebert. Il peut transporter beaucoup d’argent, et pourrait aider si les choses tournent mal.
JC : Et ton rôle ?
SB : Je veux cracker les codes, quelque chose comme ça.
JC : Quoi ? Tu es la première personne qui dit ça. J’ADORE !
SB : En secret, je suis une petite vieille. J’adore les mots croisés, les casse-tête de mots et les jeux. Nous avons un cottage sans télévision; ça me permet de me couper de tout et de résoudre des puzzles. Alors, l’idée de percer le code d’un coffre-fort, j’adore !
4. Quel a été ton pire travail?
SB : Ça n’a duré que deux semaines, il y a une couple d’années. Je devais dénicher des clients potentiels pour une entreprise de dessus de comptoirs à Winnipeg.
JC : J’ai failli m’endormir juste à t’entendre décrire ça (rires). Ça me fait penser à une scène avec Alec Baldwin dans GlenGarry Glen Ross, dans laquelle il ne donne pas aux représentants des ventes les noms des clients potentiels. Je t’imagine arrivant dans le bureau en disant : «Vous voulez les noms de ces clients ? Vous ne sauriez pas quoi en faire.»
SB : Je ne sais pas de quoi tu parles (rires) !
JC : Je sais, je sais, tu es jeune, on comprend (rires).
SB : Alors, je devais m’installer à la sortie du Costco, en tentant t’attirer les gens vers mon kiosque pour qu’ils me donnent leur nom et leur numéro de téléphone. Je disais bonjour à des MILLIERS de personnes, qui tentaient toutes d’éviter de me regarder. C’était horrible. Peut-être que certaines personnes aiment ça, être super sociables et tout, mais pas moi. En tout cas, pas huit heures consécutives (rires).
5. Quelle est la chose la plus stupide à laquelle tu as pourtant cru pendant longtemps?
SB : Aux intersections, je pensais que des gens sous la rue faisaient fonctionner les feux de circulation.
JC : (Rires) Ça alors, moi aussi ! Par contre, je ne les croyais pas sous terre, je pense. Où as-tu déniché cette idée-là ?
SB : Je n’en ai honnêtement aucune idée. J’ai dit à mes parents que je faisais cette entrevue ; quand je leur ai parlé de ça, ils m’ont ri en pleine face ! Ils m’ont dit : «Wow ! Vraiment Shannon ?»
JC : Leur en as-tu parlé quand tu étais plus jeune ? Comment as-tu fini par
comprendre ?
SB : Eh bien, quand je suis probablement devenue assez vieille pour aller sur Internet, j’ai fait une recherche et j’ai compris que j’étais une idiote. Ça serait assez difficile de construire une immense réseaux de tunnels sous les routes juste pour faire marcher les feux de circulation.
6. Très bien. On passe maintenant aux questions juste pour Shannon Birchard. Je vais te demander la même chose qu’à Taylor McDonald, il y a quelques années, au sujet du calendrier Women of curling (Les femmes du curling). Quel a été l’aspect le plus étrange de faire ça ?
SB : En fin de compte, on a eu beaucoup de plaisir, mais avant la séance de photos, j’étais un peu inquiète. Pas vraiment au sujet de la prise de vues comme telle. Je mets des photos de moi en costume de bain tout le temps sur Instagram. Mais je voulais faire quelque chose d’un peu plus suggestif, et j’étais nerveuse à l’idée que les gens me voient différemment après ça. Mais j’ai décidé de foncer.
JC : Avec raison ! C’était superbe.
SB : Merci ! Je pense qu’il existe encore un double standard pour les femmes qui font le calendrier par rapport aux hommes. On dirait que les gars sont plus libres de s’en amuser. Plusieurs d’entre eux sont plus osés, ils portent moins de vêtements – alors, je voulais certainement repousser la limite.
JC : On dirait qu’il n’y a pas eu de moments inconfortables.
SB : Pas vraiment. Nous avons fait les photos autour d’une piscine sur un toit à Winnipeg ; ma meilleure amie y était, pas de problème. L’aspect le plus étrange, c’est que des hommes d’âge mûr s’intéressent maintenant à moi à cause de la photo (rires). En plus, je ne suis pas à l’aise d’interagir avec les gens dans les événements. Certaines filles vendent le calendrier, en inscrivant des petits messages personnalisés. J’ai toujours du mal à trouver quelque chose de charmant, alors j’écris simplement: «Ne change jamais» (rires). Mais au final, c’était amusant.
7. J’ai entendu dire que si jamais j’organisais un party avec un plancher de danse, je devais absolument inviter tes parents. C’est vrai ?
SB : (Rires) En fait, c’est surtout mon père qui s’amuse sur le plancher de danse, ma mère ne fait que suivre. Il n’a aucune formation en danse, mais il se trouve plutôt remarquable. Il s’éclate vraiment (rires).
JC : On parle de quels genres de pas de danse, ici ? Plusieurs sources m’ont affirmé qu’il était impressionnant.
SB : Eh bien, il aime le «air guitar», c’est un de ses préférés. Et un peu de Saturday Night Fever, aussi. Voici d’ailleurs une histoire amusante : dans son ancien lieu de travail, quand il a eu 40 ans, ils ont mis des affiches PARTOUT avec son visage photoshoppé sur le corps de John Travolta dans Saturday Night Fever. Comme, en plus, il déteste son anniversaire, c’était encore plus drôle. Une représentation parfaite de son comportement sur le plancher de danse.
JC : Et il fait ça souvent ? Tes parents vont-ils danser ?
SB : Non, pas vraiment. Les Patchs sont de bons endroits pour lui. Le Brier, le Scotties, le Championnat du monde, peu importe ! À chaque année, l’Association de curling du Manitoba organise des soirées avec un plancher de danse et il en profite. Il se fiche complètement de ce que les gens pensent, et je l’aime pour ça.
8. La dernière question vient de Kirk Muyres. Je pense qu’il t’a ménagée, mais c’est quand même étrange et ça m’intéresse. Il veut savoir comment tu as développé ta façon de lancer la pierre. Comme on voit sur cette vidéo, tu tiens la poignée droite, puis tu la tournes juste avant de la lâcher.
SB : J’ai commencé à jouer au curling avec un lâcher de pierre normal (à 10h et 2h), comme tout le monde. Quand j’ai eu 12 ou 13 ans, Lino Di Iorio est venu à Winnipeg pour filmer les pratiques. À l’époque, il travaillait avec des équipes européennes, à qui il enseignait ce type de lâcher. En théorie, on obtient des lâchers plus réguliers si on ne bouge pas le coude. Dans l’appui-pied, tu pars toujours avec la pierre dans la même position, et ça rend les lancers plus constants. Ça fonctionnait bien pour moi, et je ne voyais aucune raison de changer.
JC : Des entraîneurs ont-ils essayé de te faire changer, en disant : «Non, ce n’est pas correct.»
SB : Personne n’a essayé de le changer, non. À chaque fois que je me joins à une nouvelle équipe, le capitaine s’inquiète un peu que ça soit plus difficile à lire, mais c’est assez facile parce que je lance comme ça depuis longtemps et je suis fiable. La plupart des gens pensent qu’il ne faut pas changer quelque chose qui marche bien. En plus, John, souviens-toi que je viens du Manitoba. Tout le monde lance un peu croche, là-bas (rires).
JC : (Rires) Bon point ! J’aimerais maintenant que tu me suggères une question pour mon prochain invité. Pour la première fois, je vais recevoir un joueur international : Matt Hamilton.
SB : J’ai hâte à celle-là ! Voilà donc ma question : comment as-tu décidé de baser ton look unique sur ta moustache, et quels produits utilises-tu pour l’entretenir ?
JC : C’est certain que beaucoup de gens veulent savoir ça ! Merci Shannon, et bonne chance pour la suite de la saison !
Comme toujours, vous pouvez suivre John sur Twitter (@cullenthecurler) et son balado d’entrevues de curling, Stone + Straw, à @stonestrawpod. Vous pouvez suivre Shannon sur @ShannonBirchard.
Bienvenue à Coup de folie, une série de Curling Canada dans laquelle John Cullen s’entretient avec vos curleurs préférés pour des entrevues comme vous n’en avez jamais lues. Chaque entrevue comporte huit questions : cinq questions identiques pour tous, deux questions spécifiques à chaque joueur, et une question suggérée par le curleur interviewé précédemment.
1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies participé ?
Shannon Birchard : C’est drôle parce que j’ai du mal à me rappeler de mes bons coups ; je me souviens surtout des lancers manqués.
John Cullen : Hein, quoi ? Je te trouve dure avec toi-même.
SB : Bon, je ne pense pas que mes erreurs m’empêchent de dormir, mais pour certaines parties, dans certaines situations, tu penses à ce qui aurait pu arriver. En vérité, je suis plus emballée par les bons coups de mes coéquipiers que par les miens. J’essaye d’être la plus équitable possible. Donc, j’ai deux coups.
JC : Que tu n’as pas lancés. (Rires).
SB : Oui (rires). Le premier, c’était l’an dernier. Je jouais en double mixte à Seattle avec Jason Gunnlaugson. En finale, il a marqué quatre points qui nous ont permis de gagner le match.
JC : Oui, oui. Je me rappelle d’avoir