Le Canada s’empare d’une victoire aux derniers tirs au Mondial de curling masculin
LAS VEGAS — Dans une ville qui est une sorte de Mecque pour les touristes à la recherche d’un coup de chance, Brad Gushue et sa bande de St. John’s ont misé juste, lundi après-midi dans l’aréna Orleans.
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Gushue et Équipe Canada, les champions du monde en titre, ont volé le point gagnant en 10ème manche lorsqu’Amos Mosaner, qui lance les pierres de quatrième pour l’Italie, a manqué d’un poil une double sortie montée qui lui aurait valu la victoire. Le résultat final au Mondial 361° 2018 de curling masculin, présenté par Ford du Canada, a eu beau afficher 8-7 en faveur du Canada, Gushue a admis sans équivoque que la chance avait souri à lui et son équipe.
«C’était un coup de chance; heureusement que notre adversaire a raté son dernier tir,» a déclaré Gushue, dont l’équipe consiste en troisième Mark Nichols, deuxième Brett Gallant, premier Geoff Walker, le remplaçant Tom Sallows, l’entraîneur de l’équipe Jules Owchar et l’entraîneur national Rick Lang. «[Mosaner] est vraiment bon aux lancers et je ne m’attendais pas à ce qu’il rate un tel tir. Donc oui, nous sommes très chanceux, mais en même temps je suis très fier de l’aplomb dont mes coéquipiers ont fait preuve après que j’ai raté mon tir en neuvième manche. Ils ont réussi six lancers parfaits pour préparer la voie, puis j’ai contribué deux bons coups pour coincer nos adversaires avec un lancer difficile.»
Le fait que les Italiens disposaient du scénario avantageux d’un match nul et le marteau pour la 10ème manche se doit effectivement à l’erreur en neuvième manche à laquelle Gushue faisait référence — un coup franc pour deux points qui n’a pas courbé comme attendu. Au lieu de cela, la pierre lancée s’est heurtée contre sa cible et a quitté les cercles, laissant le Canada avec un seul point et un match nul.
Mais Walker, Gallant et Nichols se sont relevé les manches et ont exécuté six lancers quasiment parfaits pour préparer la scène, et les skips ont eu leur lutte aux derniers tirs.
«Nous sommes une équipe batailleuse,» a affirmé Walker. «Il me semble que nous jouons toujours à notre mieux quand nous sommes au pied du mur.»
En vertu de ce gain, le Canada améliore sa fiche à 3-1 au tournoi à la ronde à 13 équipes, pour partager troisième place avec le Chinois Dejia Zou, le Sud-Coréen Chang-Min Kim et l’Écossais Bruce Mouat.
Le Norvégien Steffen Walstad et le Suédois Niklas Edin sont au sommet du classement avec un dossier identique 4-0.
L’Italie, dirigée par Joel Retornaz (qui lance les pierres de troisième) chute à 1-3.
Les Canadiens ont ouvert une avance vite fait, enregistrant des doublés aux première et troisième manches et limitant les Italiens à un seul point dans l’intervalle.
Mais les Italiens ont riposté avec un doublé en quatrième manche, et ils ont contraint le Canada à un seul point en cinquième manche.
En sixième manche, le grand costaud Mosaner, qui mesure presque deux mètres, a réussi un frapper-et-rouler resplendissant à son premier tir, obligeant Gushue à essayer une double sortie difficile. La pierre de Gushue a trop courbé et n’a pas sorti les marqueurs italiens. Pis encore, son lancer a roulé trop loin, laissant à Mosaner un placement facile pour le triplé.
Mosaner s’est mis à l’attaque à nouveau en septième manche, avec une double sortie remarquablement précise qui a sabordé la menace canadienne et qui a obligé Gushue à faire un placement simplement pour égaler la marque.
Le Canada a redoublé la pression en huitième manche et avait cinq marqueurs dans les cercles lorsque Mosaner a lancé sa dernière pierre; l’Italien a navigué un passage et a su déloger un marqueur canadien du bouton pour accaparer le point.
«On a eu la main heureuse; on est à Vegas après tout,» a dit Gushue. «Espérons que c’est la motivation dont nous avions besoin pour commencer à jouer comme nous savons jouer. Certainement, jusqu’ici, cela n’a pas été le cas, et particulièrement dans mon cas, mon jeu laisse à désirer.»
Le Canada a un couple d’affrontements au programme pour mardi : le premier adversaire sera le Sud-Coréen Chang-Min Kim (3-1), à la séance de 11h30 (toutes les heures sont indiquées au fuseau horaire de l’Est du Canada). À 16h30, Gushue et sa bande vont s’affronter au Japonais Go Aoki (1-3) — c’est le premier d’une série de quatre jours où il y aura deux matchs à jouer. Gushue, pour sa part, espère que cet horaire aidera son équipe à trouver son rythme de croisière.
«Je pense que oui,» a-t-il dit. «Cette histoire de Vegas — je ne veux pas dire que ce soit une distraction, mais il est difficile de revenir à une routine. Normalement, à un évènement, c’est tout facile. On se met en voiture, on se rend à l’aréna, on trouve sa routine vite fait. Ici par contre, il est difficile d’échapper complètement à l’évènement. Même à l’hôtel, tous les partisans y sont, et il est impossible de trouver quelque sérénité que ce soit. Il faut trouver les moyens pour établir un meilleur rythme, et je pense que jouer deux fois par jour, ça doit aider. Mais même au-delà de cette question, il faut trouver une meilleure stratégie pour nous écarter un peu de l’évènement, prendre nos distances du curling. C’est quelque chose que nous réussissons très bien au Brier. Quand nous quittons l’aréna, nous y laissons le curling. Après avoir fait le point (dans une réunion après le match) nous n’en parlons plus, pas jusqu’à nous arrivons à l’aréna pour la prochaine partie. Ce n’est pas chose facile ici.»
Aux autres affrontements de lundi après-midi, la Chine a flanqué à la Corée du Sud sa première défaite dans une décision 9-4; l’Écosse a volé le point gagnant en manche supplémentaire pour prévaloir 7-6 sur Rich Ruohonen, des États-Unis (1-3); et le Suisse Marc Pfister a enregistré son premier gain, triomphant 7-4 sur l’Allemand Alexander Baumann (0-4).
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