Coup de folie avec Marc Kennedy
Cette semaine, John cause avec Marc Kennedy, qui occupe présentement le poste de troisième sur l’équipe de Kevin Koe; précédemment, il a fait partie de l’une des meilleures équipes de curling de tout temps, avec Kevin Martin, John Morris et Ben Hebert. Double champion au Brier, champion du monde, médaillé d’or aux Jeux Olympiques de 2010, Kennedy vient de signer la victoire avec Équipe Koe en Coupe Canada 2015 Home Hardware, pour mettre la main sur la première qualification directe aux Essais canadiens de curling 2017, où la prochaine équipe olympique sera sélectionnée.
Bienvenue à Coup de folie, une nouvelle série de Curling Canada où le comédien John Cullen s’entretient avec vos joueurs et joueuses favoris en vue de lancer une discussion où tous les coups sont permis. Chaque entretien consiste en huit questions, dont cinq questions régulières posées à chaque joueur ou joueuse, deux questions qui portent spécifiquement sur la personne interviewée, et une question qui aura été proposée par la personne interviewée précédemment.
1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies jamais participé?
Marc Kennedy: Wow. Il y en a beaucoup. Et tout autant contre nous aussi. En fait, il semble que récemment, il y ait eu davantage de beaux coups contre nous que de notre propre main. Epping a réussi ce lancer fou il y a quelques semaines. Gushue s’en est tiré avec un coup incroyable dans son match contre nous au Brier de l’an dernier. Difficile d’en choisir seulement un. De mon point de vue, ça devrait être le coup franc pour signer la victoire aux Essais.
John Cullen: Pas celui qui vous a gagné la médaille d’or Olympique?
MK: Certainement, c’était un moment splendide. Mais dans un certain sens, il est plus dur de l’emporter aux Essais qu’aux Jeux Olympiques, et je pense qu’il est déjà tellement difficile de gagner contre les adversaires canadiens qu’on ne pense pas plus en avant que les Essais. On bosse pendant quatre ans, avec le seul et unique objectif d’en arriver aux Jeux. Quand on gagne aux Essais, on n’a guère de temps pour penser à une victoire aux Jeux Olympiques, donc dans un certain sens, un coup remarquable aux Essais prime sur un coup remarquable aux Jeux. Et contre l’équipe de Glenn Howard, par-dessus le marché. C’était vraiment énorme.
JC: À vrai dire, je suis surpris que tu n’aies pas choisi ce fou de triple au championnat provincial de l’Alberta en 2008.
MK: Sais-tu, j’avais complètement oublié ce coup-là! (rire) Certainement le plus beau, celui-là. Tu as raison. Je me souviens, ce coup a amorcé une vraie passe pour nous en 2008. Nous avons fini par signer notre première victoire au Brier ensemble (note de la rédaction : sans perdre un seul match), et franchement, Ferbey aurait dû nous battre dans ce match. On ne peut pas sous-estimer l’importance de ce coup.
2. Quel joueur saurais-tu battre dans un combat corps à corps?
MK: Brent Laing, probablement. Brent Laing ou Colin Hodgson. (rire) Probablement peu d’autres.
JC: Je crois que tu es le premier à choisir quelqu’un qui ne fait pas partie de ta propre équipe, et c’est Colin, qui a déjà été mentionné dans ce contexte par un autre invité. Pourquoi Colin?
MK: Ben, c’est un petit être maigrichon. C’est beau, trouver quelqu’un de plus petit que moi, et il n’est pas trop agressif non plus. (rire) Je pense que la liste serait bien plus longue si j’avais à identifier les joueurs que je ne voudrais jamais avoir comme adversaire dans un ring de boxe.
JC: Comme qui, par exemple?
MK: Ryan Harnden, pour commencer.
JC: Vraiment? Tu sais, je le vois plutôt comme un gros nounours qui ne ferait mal à personne.
MK: Ben, je ne veux pas vérifier cette théorie. (rire)
3. Si une charcuterie tenait à baptiser un sandwich en hommage de toi, comment serait ce sandwich?
MK: Ça doit s’appeler un Southpaw Sub…
JC: Attends, tu me sers un nom tout de suite? (rire) À chaque fois que je posais cette question aux invités précédents, ils se débattaient pour trouver un nom. Je suis fort impressionné.
MK: À vrai dire, j’ai lu les entrevues précédentes et je ne voulais pas être pris au dépourvu. (rire) Donc oui, je suis un fils de l’Alberta et ça veut dire que le bœuf doit être la garniture principale, et une sauce pas trop piquante, peut-être miel et moutarde? Salade, tomate, concombre, poivron vert, oignon.
JC: Et j’imagine, étant donné que tu es un natif de l’Alberta, ça doit être du bœuf Angus.
MK: Mais bien sûr, ce serait du bœuf Angus. Une double portion.
4. Lequel de tous tes boulots a été le pire?
MK: J’ai été agent de ventes chez Pepsi pendant les quatre premiers mois à l’université, et c’était horrible. J’étais complètement nul; je ne peux même pas t’expliquer à quel point j’étais nul. (rire) J’avais à faire des visites de ventes; j’étais responsable de 16 visites de client chaque jour. La première semaine, je connaissais mal la ville de Calgary, et j’ai réalisé un total de quatre visites. Quatre! (rire) Donc, les 12 visites que je n’avais pas complétées se sont reportées au lendemain, puis au surlendemain. Vendredi de la première semaine, j’avais 57 visites à faire. (rire) Il va sans dire que mon patron était moins que content. Les efforts que j’ai faits pour essayer de compléter ces visites, c’était une série de cauchemars, et je me suis rendu compte qu’il fallait éviter à tout prix de me coincer dans un boulot quotidien.
JC: Et c’est à ce moment-là que tu as fait le saut dans le curling.
MK: On pourrait dire, plus ou moins. Je suis revenu à la maison, et j’ai pris un boulot chez le fournisseur d’équipement de curling dirigé par Kevin Martin, et j’y ai travaillé pendant deux ans avant qu’il a accepté de m’inviter sur la piste. (rire)
5. Je jongle un peu avec ma cinquième question dans cette série, donc voici une toute nouvelle. S’il y a un incendie chez toi, et tu peux sauver ta famille et toi-même et un seul article, lequel choisirais-tu?
MK: Ma médaille des Jeux Olympiques. Heureusement que tu aies dit que la famille serait sauvée, sinon mon épouse me hurlerait «Que diable, tu ne veux pas me sauver, quoi?» (rire) Il y a pas mal de trucs dans la maison qui me tiennent à cœur, mais cette médaille est probablement la plus importante.
JC: On dit que ça ne se remplace pas, si tu la perds ou quoi.
MK: Oui, on nous a dit au moment de nous la remettre qu’il ne faut pas l’étaler; il faut la garder sous clé, puisque si elle se volait, tant pis pour vous. Je pense que la seule possibilité d’avoir un remplacement c’est si la médaille se casse. Si tu la renvoies au CIO en morceaux, il vous en fera une nouvelle. Mais c’est la limite.
JC: Il y a certainement des histoires qui circulent à propos des vols. Je sais que Brent Pierce s’est fait voler sa bague du Mondial de 2000.
MK: Oui, ce genre de chose arrive plus souvent qu’on ne le pense. Je sais que Ferbey s’est fait voler tous ses blousons, et tu as sans doute entendu l’histoire Kevin Martin.
JC: Non!
MK: Kevin s’est fait voler sa bague du Brier 1996, et il pensait que c’était parti pour de bon. Huit ans plus tard, il reçoit un coup de fil d’un type qui joue au golf, dans un terrain quelque part en Colombie-Britannique. Ce type est un vrai accro du curling, et il a épié cette fameuse bague dans l’herbe haute. Il l’a reconnue comme une bague du Brier, et il savait que Kevin avait gagné en 1996, donc il a appelé Kevin du 12ème trou et lui a dit qu’il avait trouvé sa bague. Fou, non?
6. Bon, maintenant nous allons poser des questions qui portent spécifiquement sur Marc Kennedy. En premier, combien des paroles de «Lose Yourself» d’Eminem sais-tu?
MK: (rire) Toutes. Absolument toutes. Et je te le prouverai en karaoké s’i tu veux. (rire)
JC: Les rumeurs courent sur la virtuosité de Marc Kennedy en karaoké. Comment tu sais toutes ces paroles?
MK: Ben, cela a commencé au niveau junior. Je jouais avec Chris Schille (qui occupe actuellement le poste de troisième sur l’équipe de Jamie Koe), et nous étions de bons amis. C’était le plus grand fan d’Eminem au monde. Sans exagérer. Il n’écoutait qu’Eminem, chaque journée, toute la journée. Et je suis devenu accro aussi; j’ai acheté quelques-uns de ses disques et j’ai appris certaines des paroles. (rire) C’est un talent que je ne révèle pas souvent, mais si tu es dans un bar karaoké au Japon, tu dois faire ce que tu dois faire, hein? (rire) Rassure-toi, je ne vais pas quitter mon emploi de jour!
7. En un seul mot, comment tu décris le sous-vêtement que tu portes pour le curling?
MK: Saxx. La meilleure invention jamais. Brad Jacobs et ses gars m’ont convaincu.
JC: Sérieusement? Puisque j’ai entendu des termes intéressants comme synonyme…comme «string», «minuscule» et «gênant». (rire)
MK: Je t’entends trop bien. J’ai commencé à porter un Saxx cette année – auparavant je me débattais pour mettre la main sur un caleçon confortable pour le curling. J’ignore si c’est ma façon de glisser ou quoi, mais c’était vraiment horrible comme sensation. J’ai essayé un boxer mais à vrai dire ça me les cassait au moins une fois chaque match. Donc dans ma quête d’un caleçon moins, euh, contraignant, j’ai découvert cette marque un peu string, mais qui ne remontait pas, et je n’avais plus aucun besoin de l’ajuster tout au long du match. C’était génial. (rire)
JC: Donc maintenant tu portes un caleçon qu’un autre joueur t’a recommandé. Comment ça se fait que la conversation bifurque sur un tel thème?
MK: Bon, nous nous croisons dans le vestiaire, et parfois il faut poser la question au gars, qu’est-ce qu’il porte au juste. (rire) Il faut choisir un moment opportun. Juste après une défaite, c’est peut-être pas le temps. (rire)
8. Évidemment! Bonne, notre dernière question a été suggérée par Kaitlyn Lawes. Si Équipe Koe était un groupe de musique, comment serait-ce? Quel type de musique, et qui jouerait de tel ou tel instrument?
MK: Ben, j’aurais dit que ce serait un groupe country, mais franchement toute l’équipe raffole de Justin Bieber à présent, donc peut-être que nous serions un groupe pop.
JC: Toute l’équipe, vraiment? Tu me dis que Kevin Koe danse en rythme de Bieber maintenant?
MK: Bien sûr, Koe raffole de cette musique. (rire) C’était notre chanson thème à la Coupe Canada.
JC: (rire) Difficile de l’imaginer. Il a l’air tellement sérieux et calme.
MK: Ben, Kevin serait notre batteur pour sûr. Il traîneirait en fond de scène, tout zen. Benny serait notre chanteur, évidemment. Moi je serais le guitariste et Brent, bon, pour lui ce serait le banjo.
JC: (rire) Donc pas de bassiste, mais un banjo? (rire)
MK: Mais regarde-le. Il a l’air d’un joueur de banjo, non? Ou l’ukulélé? (rire)
JC: (rire) Je le vois bien.
MK: On est sur la même longueur donc. Et Benny serait un chanteur d’enfer; il sait tout chanter. Tu l’as jamais vu chanter le karaoké? N’importe quel genre, n’importe quelle chanson, il est génial.
JC: Quelle serait la chanson la plus mémorable, si vous quatre l’interprétiez ensemble?
MK: «Benny and the Jets». Évidemment. (rire) Benny adorerait ça.
JC: J’entends maintenant le banjo dans «Benny and the Jets». Tellement beau. (rire) Et dernière question : il faut que tu me donnes une question à poser à la prochaine entrevue.
MK: Bon : si tu avais à sélectionner une équipe des étoiles de tout temps, comment serait-elle?
JC: Ah, génial! J’aime cette question! Qui choisirais-tu?
MK: Bon, il faut un capitaine sensible, donc Kevin Martin est exclu de la liste (rire)
JC: (rire) Vraiment? Tu le barres immédiatement?
MK: Nous avons joué ensemble plusieurs fois aux rondes de curling mixte en Coupe Continentale, et ça n’a pas bien marché. Je devais faire l’intermédiaire entre Kevin et les dames, puisqu’il les intimidait et elles sont devenues réticentes. C’est un petit dur; il n’accepte pas bien les conseils. (rire)
JC: Je te comprends. Donc comment serait ton équipe?
MK: Bon, il faut que Jennifer Jones soit là, avec Dawn McEwen en première.
JC: Tu ne choisis pas ta propre partenaire en doubles mixtes, ni ma dernière invitée, Kaitlyn Lawes?
MK: Oups, tu as raison. Kaitlyn doit être sur l’équipe; je ne veux aucunement la vexer. (rire) Donc nous avons Kaitlyn et Dawn, Carter Rycroft au poste de deuxième et Glenn Howard en capitaine. Il aime jouer avec les dames, et c’est un capitaine de premier ordre.
JC: Super, merci beaucoup Marc, j’apprécie vraiment! Bonne chance pour le reste de la saison!