Les joueurs et joueuses élites apportent de l’expérience valable aux aspects commerciaux du sport
Les joueurs Brad Jacobs, Heather Nedohin et Robbie Doherty vont être encore plus occupés que jamais cette saison : ils se joignent à un groupe croissant de joueurs et joueuses de haute performance qui ajoutent à leur dossier le rôle d’administrateur ou de gestionnaire de club de curling.
Or le poste de «professionnel de curling» n’est pas d’hier : Earle Morris a occupé ce rôle pendant bien des années au Club de curling d’Ottawa. L’Ontarien John Epping vient de prendre les rênes au club Leaside à Toronto, et toute une bande d’Albertains, dont Dana Ferguson (Équipe Sweeting), Karrick Martin (Équipe Bottcher) et Laura Crocker (Équipe Rocque), s’acquittent d’une variété de rôles de développement et d’entraînement au Centre Saville à Edmonton. Cependant Jacobs, Doherty et Nedohin vont un pas de plus dans leurs activités : ils offrent leur expertise sur le plan commercial du sport.
Nedohin, qui prend un congé de la compétition pour se concentrer sur son rôle de directrice commerciale du club Sherwood Park Curling à Edmonton, s’enthousiasme pour les changements et les programmes qu’elle met sur pied en tant que gestionnaire. Elle s’est penchée tout premièrement sur l’essentiel : la glace.
«J’ai trouvé passionnantes les interactions avec nos techniciens de piste : j’ai beaucoup appris sur l’installation et les trucs pour mettre en place et maintenir une surface de bonne qualité. C’était une expérience bien plus complète que le simple acte de monter sur la glace et lancer les pierres,» affirme-t-elle, en soulignant l’importance de cet aspect du sport à tous les niveaux, que l’on concoure ou pas. «Notre personnel de techniciens de glace est super important, et ces gars veillent à plaire à tous nos membres. J’ai beaucoup de respect pour eux.»
Le plus grand plaisir pour Nedohin est le nombre de jeunes qui s’adonnent au curling à Sherwood Park, grâce en partie au fait qu’une championne canadienne dirige le club.
«Je crois que l’aspect le plus important et le plus satisfaisant d’être ici à mon club local (à quatre minutes de chez elle) est le fait que nous attirons les groupes scolaires,» remarque-t-elle. «L’an dernier, 1 300 élèves ont choisi de venir apprendre le curling avec une ancienne championne canadienne. Plus aucun jeu de quilles non structuré dans notre club de curling! Les jeunes se passionnent pour le sport; ils lancent les pierres en se servant du bon équipement, à partir de l’appui-pied, juste comme il faut; ils respectent l’équipement et la piste et ils apprennent à contrôler la trajectoire de leur coup. L’avenir s’annonce très prometteur pour le curling à Sherwood Park et je suis ravie de prendre part à ce développement.»
À Charlottetown, Robbie Doherty est tout aussi enthousiaste quant à son nouveau rôle de co-directeur (avec Kevin Champion) de l’aréna Charlottetown Curling Complex, d’autant plus qu’il entrevoit la possibilité d’apporter des changements pour le mieux.
«Je suis emballé,» dit-il. «Il y a plein de possibilités pour développer le club et améliorer nos démarches. C’est un nouveau chapitre.
«Les temps ont été durs. Mais nous retrouvons notre aplomb et nous avons hâte d’amener notre club vers de nouveaux sommets.»
Pour Jacobs, du Nord de l’Ontario, un rôle administratif chez la Soo Curlers Association à Sault Ste. Marie est une occasion pour faire la promotion du curling dans la région, et en encourager le développement. Il enseigne les programmes Apprendre le curling; il s’aventure dans les médias sociaux; il négocie les publicités et les commandites et «met en exécution des idées innovatrices pour développer les affaires.»
«Le motif principal que j’avais pour accepter cette responsabilité c’est que, après les Jeux Olympiques, nous pensions que notre communauté se ruerait sur la piste de curling en vue d’essayer le sport, mais ce n’était pas le cas,» dit-il. «On a vu une hausse modique dans les adhésions, et beaucoup de gens regardent le curling à la télé, mais les foules attendues ne sont pas arrivées dans nos clubs. La médaille d’or olympique ne suffisait pas pour motiver la participation.»
Or, malgré le positif que les joueurs et joueuses élites tirent de ce rôle de gestion, ce n’est pas sans défis. Nedohin a pris la retraite de la compétition pour se concentrer sur son boulot à Sherwood Park et sur les besoins de sa jeune famille, mais Jacobs et Soo Curlers doivent trouver un équilibre entre un calendrier de compétition jonché d’événements et les attentes et les besoins du travail au club. Ce n’est pas un scénario qui marche pour tous les clubs, mais Jacobs se débrouille avec l’appui solide de ses collègues.
«J’admets que ce sera difficile de tout faire dans mon rôle chez Soo Curlers, mais c’est comme ça, la vie, et j’aime relever les défis,» déclare-t-il. «J’ai le grand bonheur d’avoir un personnel solide pour m’appuyer chez Soo Curlers; ils comprennent que je m’absente assez souvent, et ils savent que j’ai un horaire très chargé. Heureusement, c’est un rôle qui n’exige pas forcément que je sois toujours sur place. Notre technicien de glace et gestionnaire du club, Ian Fisher, qui travaille ici depuis très longtemps, prend en main les activités quotidiennes du club.»
Tout compte fait, les joueurs et joueuses de curling de haut niveau ont un grand atout à offrir à leurs clubs : leur expérience à la tête du classement du circuit de curling.
«Nous espérons que les enfants, les parents, les adultes et les familles s’emballeront pour apprendre le curling avec moi,» affirme Jacobs, médaillé d’or aux Jeux Olympiques de 2014 et champion canadien en 2013. «Nous nous sommes donné pour mission de faire découvrir notre sport et notre club à autant de gens que possible, et garantir une expérience inoubliable à toute personne qui visite nos installations.»
Doherty, qui tend à minimiser sa contribution à son club local à Charlottetown, sait pourtant qu’il a beaucoup à offrir à son sport.
«J’apporte ma personnalité plutôt que mes accomplissements dans le sport, mais j’ai eu la bonne fortune de parcourir ce pays et apprendre comment fonctionnent les différents clubs, et il y en a de tout acabit, des clubs privés jusqu’aux arénas pris en charge par des bénévoles où on laisse quelques pièces de 0,25 dans un gobelet pour se payer un café,» remarque-t-il.
«C’est splendide de rapporter de nouvelles idées à mon club et encourager une bonne atmosphère.»