Système de classement révisé a été un effort de collaboration
Brendan Bottcher aime relever les défis – à l’école, dans la vie professionnelle ou sur la piste de curling.
Il n’est donc pas surprenant que, quand l’ancien champion mondial junior, 24 ans, discutait avec son entraîneur Rob Krepps les points forts et points faibles du Système de classement des équipes canadiennes (SCEC), et l’Ordre du mérite — tous deux des critères de référence pour les équipes de curling de haute performance au Canada — Bottcher s’est rendu compte que, plutôt que de théoriser, il ferait mieux de passer à l’acte et jouer un rôle actif dans l’élaboration des solutions.
Ces points sont enregistrés et pondérés en tenant compte de bon nombre de facteurs, incluant le nombre et la qualité des équipes dans le tournoi. Tout de même, au dire de Martin, cela ne recouvrait pas tous les aspects de la compétition.
«À vrai dire, le système des points n’était pas tout à fait équitable,» a déclaré Martin. «Le nouveau système tient compte de davantage d’éléments, comme la qualité de la compétition, le nombre d’équipes, la valeur des bourses à gagner, et tout a été révisé pour refléter les aspects critiques d’un système de classement. Demandez à n’importe quel joueur qui a concouru à un niveau élevé : il y a une forte différence entre un placement dans le cercle des quatre pieds qui vaut 100 000$ et un placement dans le cercle des quatre pieds qui vaut quelque milliers de dollars.»
Les formules ne sont pas simples, mais il n’y a rien de sorcier non plus.
«Je n’ai pas cherché à compliquer les choses, parce qu’il faut que le joueur moyen comprenne le système» remarque-t-il. «Il faut que tout le monde l’accepte et le soutienne, et si c’est trop compliqué et personne ne le comprend, la situation n’est guère meilleure qu’auparavant. J’ai essayé donc de rester aussi clair et simple que possible.»
Peut-être la meilleure partie du nouveau système de classement est le processus qui y a donné naissance.
«Pas mal de personnes s’y sont impliquées en cours de route : des joueurs et joueuses qui ont pris le temps d’analyser les chiffres, faire les calculs, et offrir des réactions,» a déclaré Peckham. «Je crois que le produit final est très axé sur la collaboration.»
«Je crois qu’il est vraiment nécessaire, non seulement avec le système des points mais avec toutes les décisions dans notre sport, de faire impliquer les athlètes,» a enchaîné Martin. «C’était une occasion où Curling Canada, les Chelems, le circuit et les joueurs et joueuses ont pu faire front commun et produire quelque chose de très bien.»
Bottcher doit tirer une certaine satisfaction de ses efforts, en sachant qu’un jeune joueur a fait une différence et a laissé sa marque sur le niveau élite du sport.
«C’était un gros investissement en temps, mais je vais user de ce système pour les 20 années à venir, j’espère,» a dit Bottcher. «Donc j’ai une forte motivation pour bien faire la chose, parce que c’est moi qui dois vivre avec, d’une façon ou d’une autre. C’est une raison pour m’impliquer au processus. On n’a pas vraiment le droit de se plaindre si on n’a jamais rien contribué, n’est-ce pas?»
Il faut préciser que le SCEC — qui joue un rôle significatif en décidant quelles équipes concourent aux Essais canadiens de curling Tim Hortons Roar of the Rings, ainsi que la Coupe Canada Home Hardware, a subi pas mal de changements depuis son introduction juste avant la saison 2003-04, étant donné l’évolution constante du curling de compétition. Il en est de même pour l’Ordre du mérite, qui détermine les compétiteurs et compétitrices aux événements de Grand Chelem.
Typiquement, ces changements se font au commencement d’un nouveau quadriennal olympique ou plus spécifiquement le commencement de la période de qualification débouchant sur les prochains Essais canadiens de curling Tim Hortons Roar of the Rings.
Donc c’était certainement un des points que Gerry Peckham, directeur des programmes de haute performance chez Curling Canada, allait aborder. Et au quadriennal dernier, quand Bottcher lui a envoyé un courriel exprimant ses idées sur les qualités et les faiblesses du SCEC et de l’Ordre du mérite, cela a servi de tremplin à un processus de collaboration qui impliquait des joueurs présents et anciens et des administrateurs, en vue de produire un nouveau système plus efficace pour déterminer le classement des équipes.
«Il faut viser à créer un Système de classement des équipes canadiennes qui marche parfaitement, pour mettre sur pied d’égalité toutes les équipes qui tiennent à se qualifier aux Essais ou aux Pré-essais,» a indiqué Peckham. «Aux deux derniers quadriennaux, nos formules mathématiques ont été plus ou moins irréfutables en ce sens qu’elles nous ont donné les équipes qui représentaient vraiment les rangs 1 à 18 au Canada; ce sont les équipes qui se sont qualifiées aux Essais et aux Pré-essais. Mais nous voulions nous assurer que ce serait toujours le cas pour aborder la saison 2016-17.»
Bottcher s’est donc mis au travail. Diplômé en génie de l’Université de l’Alberta, Bottcher a usé de ses habiletés analytiques pour établir des formules qui tenaient compte d’autant de variables que possible pour produire le système le plus équitable. Il s’est entretenu avec les meilleures équipes de curling au Canada, ainsi que le médaillé d’or des Jeux Olympiques de 2010, Kevin Martin. Un autre contributeur majeur dans ce processus était Gerry Geurts, de Curlingzone.com, qui a joué un rôle de premier plan au fil des années dans la mise au point du système de classement et le suivi des différents événements du circuit où les points de classement s’obtiennent.