Le Tankard du Brier Tim Hortons est un rêve devenu réalité
Durant chaque finale du Brier Tim Hortons, entre les septième et huitième bouts, deux agents de la GRC portent le Tankard du Brier sur la glace, pour que tout le monde puisse l’admirer.
Coupe Continentale 2015 World Financial Group, présentée par SecurTek, du 8 au 11 janvier à Calgary; et au Brier Tim Hortons 2015, présenté par SecurTek, du 28 février au 8 mars à Calgary).
Quand je regarde la couverture à la télé, les annonceurs disent invariablement que les athlètes sur la glace se doivent de ne pas regarder le trophée qui arrive sur la glace devant eux; c’est une distraction; il faut se concentrer sur le match. Or, après avoir contesté trois finales au cours des cinq dernières années, je peux vous affirmer que je le regarde. C’est le prix que nous convoitons tous après un très long et difficile Brier Tim Hortons : pourquoi au juste se passer de le regarder?
Chaque sport a un grand prix, l’objet de convoitise de tous les athlètes, qu’on veut gagner de tout son cœur, quel que soit l’effort pour y arriver. C’est quelque chose de plus grand que les bourses, que les contrats. La veste verte du Tournoi des Maîtres, la Coupe Stanley, the Claret Jug, le trophée de la Série Mondiale de baseball…c’est le genre d’objet, de symbole, dont je parle.
Nous autres qui jouons au curling masculin au Canada, nous avons le bonheur d’avoir le Tankard du Brier comme notre saint-graal. C’est un trophée très beau à regarder : c’est grand et assez lourd (le soir où on gagne cependant, il semble léger comme tout). Il y a un grand bol en argent en haut dont on pourrait se servir pour manger les céréales au petit-déjeuner, ou bien pour boire une coupe.
Mais la plus grande fascination que j’ai pour ce trophée est les cœurs gravés sur le métal, portant le nom de chaque joueur qui a jamais gagné au Brier. Comme c’est le cas avec la Coupe Stanley, je crois que l’un de ses plus grands pouvoirs est le fait que, quand ou si vous le gagnez, vous entrez dans les cercles d’un groupe des vrais élites, et votre nom y est inscrit à tout jamais, avec tous les noms de ceux qui vous ont précédé.
J’avais la bonne fortune de prendre possession du trophée cet automne, et cela m’a donné la possibilité de l’examiner à chaque jour et lire tous les noms. Je m’émerveille à la notion que j’ai gagné le trophée autant de fois que les gars tels qu’Ed Werenich, John Kawaja ou Ed Lukowich. Ce sont là de vraies légendes de notre sport, des membres du temple de la renommée, et ils ont gagné le Tankard deux fois. Ils sont vraiment dans une classe à part, donc j’ai de la difficulté à croire que j’ai autant de victoires qu’eux.
Une question qu’on m’a souvent posée après notre victoire au Brier Tim Hortons 2010 était combien de temps nous avons gardé le trophée le soir de la finale. Nous l’avons eu pendant cinq minutes environ, pour prendre quelques photos avec les médias après le match. Après cela, j’ai dû subir un contrôle antidopage obligatoire, et quand j’en suis sorti, le trophée était déjà parti, remballé dans sa boîte, prêt à transporter. Donc cette année quand nous avons gagné, j’ai dit aux organisateurs que je voulais voir le trophée ce soir-là. Donc l’ACC a trouvé quelqu’un du comité d’organisation de Kamloops pour accompagner le trophée, et notre équipe a passé une belle soirée dans l’aréna avec nos épouses, nos enfants, nos proches, et le Tankard du Brier. Nous avons des clichés de nos enfants à côté du trophée, et dans mon cas, ma grand-mère avec le Tankard, mes parents avec le Tankard. Cela nous a donné la possibilité de savourer le moment un peu plus longtemps, avec le trophée que nous avions visé tout au long de notre carrière.
En octobre, juste avant le début de la nouvelle saison, j’ai eu le bonheur de rentrer à Brandon, Man., pour une clinique de curling junior rassemblant environ 60 jeunes, et je me suis arrangé pour que le Tankard m’accompagne, pour le montrer aux participants. C’était quelque chose de très spécial, cette chance d’apporter le trophée à Brandon, la ville où j’avais appris à jouer et où je suis tombé amoureux du sport. Non seulement j’ai eu la possibilité d’enseigner le curling aux jeunes entre les âges de huit et 18 ans de la région de Brandon, mais je les ai regardés admirer le trophée. Ils ont compris qu’un enfant juste comme eux, qui avait grandi dans leur club, dans le Manitoba rural, avait fini par gagner ce trophée légendaire. J’espère que certains en sont sortis de cette expérience avec l’idée que c’est un rêve qui peut devenir réalité, que c’est faisable.
J’ai rendu le trophée à ses gardiens, mais je me réconforte en sachant que je serai au Brier Tim Hortons 2015 à Calgary en tant que membre de la première Équipe Canada dans l’histoire de ce tournoi. Je veux regarder la Gendarmerie Royale du Canada porter le trophée sur la glace. Si je suis sur la glace pour la finale, je garantis que j’aurai les yeux rivés sur le trophée quand la garde GRC l’apporte, et je ferais de mon tout pour le soulever à nouveau!
(Nolan Thiessen est un double champion canadien qui occupe le poste de premier dans l’équipe de John Morris, surnommée Équipe Canada, qui concourra en