Le championnat Optimist International des moins de 18 ans encourage les jeunes joueurs et joueuses à développer la compétitivité
Plus tôt ce mois-ci, le Championnat Optimist International 2016 de curling des moins de 18 ans s’est tenu au Jasper Place Curling Club à Edmonton. Les équipes masculine de Saskatchewan et féminine du Manitoba en sont sorties avec les médailles d’or à cet événement annuel qui offre aux jeunes joueurs et joueuses la possibilité de développer leurs compétences dans un contexte concurrentiel, contre des équipes des quatre coins du Canada et quelques-unes de l’étranger aussi.
Le comité directeur (présentement Bill Hans, Eric Bundgaard, Al Kersey, et Paul Bourque) a mis sur pied le Championnat Optimist International de curling des moins de 18 ans en 2001 dans le cadre de la mission d’Optimist International pour appuyer les jeunes. Les éditions 2015 et 2016 ont été organisées conjointement par Jasper Place Curling Club, sous la direction de Cathy Craig, et Saville Community Sports Centre, représenté par Karla Ishida, à Edmonton.
À sa seizième année, le Championnat Optimist International de curling des moins de 18 ans est unique en son genre en ce sens qu’il y a des équipes masculines et féminines représentant les provinces et territoires canadiens, mais également des équipes des États-Unis et du Japon. Cette année, les joueurs et joueuses ont participé à un camp de développement avant l’événement phare, où ils ont reçu un encadrement des joueurs et entraîneurs de haut niveau, incluant Kelsey Rocque, Dana Ferguson, Danielle Schmiemann, Mick Lizmore, Don Bartlett, Jules Owchar, Gary Coderre, et Cathy Craig.
En plus, Kelsey Rocque, ancienne participante au Championnat Optimist des moins de 18 ans, ancienne championne canadienne junior et championne du monde junior, et présentement la championne de curling SIC/ACC, a lancé la première pierre durant les cérémonies d’ouverture, et a prononcé le discours liminaire au banquet très populaire de samedi soir.
En compétition féminine, deux équipes ont su naviguer les cinq rondes du tournoi préliminaire sans perdre un seul match : le Nouveau-Brunswick en Groupe A et le Manitoba en Groupe B. Chez les hommes, la Saskatchewan était invincible en Groupe A et le Québec occupait le premier rang en Groupe B avec un dossier 4-1. À cet événement, toutes les équipes participent aux éliminatoires pour déterminer le classement mondial des 12 meilleures équipes des moins de 18 ans.
Le match pour la médaille d’or en compétition masculine, disputé par la Saskatchewan et le Québec, s’est prolongé en bout supplémentaire après que le capitaine saskatchewanais Mitchell Dales avait mis trop de pesanteur à un placement face à deux marqueurs adverses. Il s’est racheté en bout supplémentaire, cependant, avec un placement face à trois marqueurs pour sceller la victoire et accaparer la médaille d’or. Ce sera le dernier Championnat Optimist des moins de 18 ans pour Dales, qui vient de fêter son 18ème anniversaire.
«C’était emballant!» a-t-il affirmé à propos de cette compétition pas comme les autres. «Nous nous sommes vraiment amusés ici. Nous nous sommes vraiment plu à jouer contre les équipes internationales. Je pense que c’est quelque chose de neuf et de différent. Avant le début de nos compétitions Juvéniles, nous avons eu le bonheur de nous affronter à Anna Sidorova [l’équipe féminine de Russie] donc c’était une excellent préparation à cet événement.»
Puisqu’il a dépassé l’âge limite de cette compétition des moins de 18 ans, Dales ambitionne un nouveau défi : «Nous ciblons le championnat canadien junior de l’an prochain.»
En compétition féminine, les deux équipes invaincues, le Manitoba et le Nouveau-Brunswick, se sont affrontées à la finale. La capitaine manitobaine Mackenzie Zacharias et son équipe ont plus ou moins pris le contrôle du match, et elles ont enfin permis aux Néo-Brunswickoises de marquer deux points au septième bout après une série de bouts blanchis et de points simples au compte du Manitoba. Au huitième bout, les deux équipes se sont serré la main, et le Manitoba en est sorti avec la médaille d’or par le compte de 3-2.
Pour ce qui est des compétiteurs et compétitrices internationaux, ils raffolent de l’opportunité de jouer au curling au Canada. Christine McMakin, 17 ans, capitaine de l’équipe féminine du Minnesota et médaillée d’argent au Mondial 2016 de curling junior féminin, a concouru à cinq éditions du Championnat Optimist des moins de 18 ans.
«J’apprécie la possibilité de jouer contre de nouvelles adversaires, puisqu’aux États-Unis il y a très peu de joueuses de curling,» a-t-elle remarqué à propos de la chance de s’affronter à différentes adversaires chaque année au Championnat Optimist. «Nous jouons constamment contre les mêmes équipes, et nous commençons à apprendre les habitudes des différentes adversaires, puis nous arrivons aux niveaux plus élevés comme le Mondial, et nous avons du mal à jouer contre des équipes qui ne nous sont pas familières.»
Cet événement des moins de 18 ans contribue aussi à développer le sport dans les endroits où le curling de haut niveau n’est pas très bien enraciné. Wendy Miller a participé à l’événement de cette année en tant qu’entraîneure de l’équipe féminine des Territoires du Nord-Ouest. Pendant quatre ans, elle a été membre du quatuor de Kerry Galusha, des Territoires du Nord-Ouest, et elle a participé aux Tournois des Cœurs Scotties de 2011, 2012 et 2013. Elle était ravie d’avoir enfin obtenu sa certification d’entraîneure et assister à ce premier événement avec une équipe. Miller a souligné l’importance d’un championnat des moins de 18 ans pour appuyer le développement des équipes juniors des Territoires.
«Il n’y a pas beaucoup d’équipes juniors dans le Nord, donc elles jouent contre les adultes : nous participons à une ligue de jeudi soir, et nos adversaires incluent des gens comme Kerry (Galusha, capitaine d’Équipe T-N-O au Tournoi des Cœurs Scotties 2016) et Jamie (Koe, capitaine d’Équipe T-N-O au Brier Tim Hortons). Donc tant mieux si nous pouvons venir ici et jouer contre d’autres équipes juniors,» a dit Miller. «Je pense que c’est vraiment bon pour (les jeunes joueurs et joueuses) puisque normalement ils ne s’entourent pas de gens de leur âge qui sont fanas de curling. Donc ils viennent ici et partout où ils regardent il y a des jeunes comme eux qui s’adonnent sérieusement au sport, et je pense que cela les motive.»
Miller a également abordé l’importance d’avoir des joueurs comme les frères Koe, qui sont de vrais modèles de rôle et une source de beaucoup d’inspiration pour les jeunes.
«Les jeunes dans le Nord commencent à s’éprendre du (curling). Ils le regardent à la télé. On reconnaît le nom de (champion du monde 2016) Kevin Koe. Ils le voient à la télé, et ils savent qu’il vient du Nord, et tout le monde là-bas a ce sens qu’on est amis de Kevin Koe, qu’on a des liens avec lui» a-t-elle observé. «Il y a tant de soutien pour nos équipes à nous, et quand on voit un tel niveau de succès, je pense que les jeunes du Nord se disent ‘peut-être, un jour, je pourrais être là moi aussi’, et cela les motive à pratiquer le sport, à s’améliorer.»
La compétition de l’an prochain pourrait être relookée : les Associations-membres d’à travers le Canada recevront une proposition de Curling Canada pour mettre sur pied un championnat des moins de 18 ans; cette idée sera abordée et votée dans le cadre de l’assemblée générale annuelle au mois de juin à Cornwall, Ont.
(reportage de Lisa Shamchuk)