Coup de folie avec Kaitlyn Lawes
Cette semaine, John s’entretient avec Kaitlyn Lawes, une joueuse de curling qui, au jeune âge de 26 ans, a un dossier de succès que la plupart des joueurs et joueuses ne voient même pas sur une carrière entière. Tout le monde sait qu’elle a gagné une médaille d’or aux Jeux Olympiques de 2014 en tant que troisième sur l’équipe de Jennifer Jones, mais en fait ça c’est la cerise sur le gâteau de quatre participations au Tournoi Scotties, un titre canadien, une médaille d’argent au Mondial, et deux titres canadiens juniors (récoltés en tant que capitaine!). Par-dessus le marché, elle est très sympa, ce qui rend la conversation d’autant plus agréable.
mais le dernier coup des Jeux Olympiques, ça doit être le meilleur de ma perspective. Le fait de faire partie de cela, c’était quelque chose de très spécial.
JC: Je comprends tout à fait. Quelles sortes de pensées passent par la tête à un moment comme ça?
KL: Bon, je me souviens que j’avais le cœur qui battait à tout rompre, et j’avais la notion de regarder vers les tribunes et essayer de repérer nos proches. Ils avaient déjà éclaté en larmes, donc je devais détourner le regard parce que je ne voulais pas commencer à pleurer; nous n’avions même pas encore gagné la partie. (rire)
JC: Reid Carruthers a mentionné un moment pareil, pour l’emporter à la finale du Brier, et il a dit que tout ce qu’il pensait était les moyens par lesquels tout pourrait mal tourner, comme par exemple s’il touchait à la pierre en balayant. Est-ce que tu as ressenti des sentiments pareils?
KL: Honnêtement, non, mais j’admets que Jen a essuyé sa pierre quelque 25 fois, et ç’avait l’air de durer une dizaine de minutes. (rire). Tout ce que je pouvais penser était, «Lance, vas-y, nous voulons passer aux célébrations.» (rire)
2. Quel adversaire saurais-tu battre dans un combat corps à corps?
KL: (prend un moment pour réfléchir) Qui que ce soit? (rire) Aucune idée, à vrai dire. Je n’aime pas les confrontations, même si beaucoup de gens s’imaginent que je suis petite et fougueuse. Donc bon, si vous êtes prêt à faire la guerre, déclarez-la, qui que vous soyez. Je suis prête, disposée et capable (rire)
JC: Wow, de la confiance là. (rire) Tu ne te fais pas de soucis que quelqu’un entende cela et se dit «J’ai toujours voulu me battre avec Kaitlyn, allons-y?»
KL: Franchement, j’espère que personne ne me prendra au pied de la lettre (rire) Mais j’ai lancé le défi, donc il faut être prête à tout. (rire)
3. Si une charcuterie tenait à baptiser un sandwich en hommage de toi, comment serait ce sandwich?
KL: Je ne sais si je voudrais qu’un sandwich porte mon nom, mais je peux te dire ce que je commande typiquement chez Subway ou Pita Pit ou les autres restaurants comme ça : poulet, laitue, concombres, poivrons verts, poivrons longs, piments jalapeño, sauce sud-ouest, sauce piquante…
JC: …évidemment, c’est un sandwich épicé. C’est comme une métaphore de cette forte personnalité que tu as dessinée à la dernière question.
KL: Ouais, peut-être je suis plus prête à livrer la bataille que je me l’imaginais. Et si je vais à Pita Pit, je commande l’ananas aussi. C’est délicieux. Donc mon sandwich, nous le baptisons Chaleur Tropique. (rire)
4. Quel a été le pire de tous tes boulots?
KL: Heureusement, je n’ai jamais eu de job vraiment horrible, mais j’ai travaillé pendant cinq ans dans une charcuterie, découpant et tranchant la viande, et c’est probablement le pire de mon expérience. Je portais un filet sur les cheveux et un tablier; j’étais très tendance. Et je sentais la charcuterie partout où j’allais. Pas idéal.
JC: Assez minable, effectivement.
KL: En fait, certaines personnes aimaient cette odeur, je crois. (rire) Je ne comprends pas cette prédilection. Je ne crois pas que j’achète un parfum appelé Eau de viande.
JC: (rire) Même la phrase a l’air dégueulasse. (rire) Et tu ne dirais pas que ce soit un travail horrible. Ça a l’air moche.
KL: C’était une bon job pour une étudiante au secondaire, pour avoir un peu de fric, et je ne détestais pas. Je me souviens, pourtant, ma première journée au travail; j’avais bon 17 ans je crois, et je tombais malade de la grippe. Je ne voulais pas louper ma première journée, donc je suis allée à la charcuterie et tout est mal tourné par la suite. On me donnait une visite guidée des équipements, et j’ai ressenti une vague de nausée. J’ai couru aux toilettes mais je n’y suis pas arrivée. J’ai vomi un peu partout dans le couloir. (rire)
JC: Bon Dieu! Et on t’a embauchée tout de même?
KL: (rire) Incroyable, hein? Et j’y suis restée pendant cinq ans.
5. Si tu avais une musique d’entrée, quelle chanson serait-ce?
KL: C’est une question difficile. J’adore la musique country, mais je ne saurais pas choisir une seule chanson. J’ai trop de favorites, et cela varie en fonction de mon humeur.
JC: Rien? Je peux choisir une pour toi?
KL: Vas-y, choisis. Je ne suis pas capable.
JC: Okay, je choisis «Friends in Low Places». C’est le thème le moins agressif qui soit, pour mon interviewée la plus agressive de tout temps. (rire)
KL: (rire)
6. Bon, maintenant, passons aux questions particulières sur Kaitlyn Lawes. Or, j’ai entendu d’infâmes rumeurs et il faut trancher sur la question une fois pour toutes. On me dit que Kaitlyn n’est pas ton prénom. Vrai?
KL: C’est vrai.
JC: Wow. Exclusivité!!!! C’est quoi, donc??
KL: Je ne sais si je veux divulguer cette information. (rire)
JC: Vraiment? Mais c’est ton grand début sur Coup de folie!!
KL: Bon, ben, c’est Leslie. Mais je ne m’en sers jamais. Je m’appelle Kaitlyn depuis la naissance. C’est une tradition de ma famille de nous servir du deuxième prénom, donc je m’appelle Kaitlyn. Mon père a pour prénom Leslie aussi, mais il s’appelle Keith, son deuxième prénom. Un tic familial.
JC: Tu n’essaies pas de cacher ce détail? Ton indicatif sur Twitter est @LKLawes, donc j’imagine que les gens se rendraient compte qu’il y a un élément de plus.
KL: Tu as raison, je n’essaie pas de le cacher. Si on apprend mon prénom, ça m’est égal, mais Leslie n’est pas un nom très populaire, donc ça prend normalement un bout de temps. En plus, je n’y réponds pas, donc si quelqu’un m’appelle Leslie, je réagis en disant «Qui?»
JC: J’imagine qu’il y a eu pas mal de scénarios bizarres.
KL: Je me souviens, quand j’étais étudiante à l’université, dans certains cours où il y avait moins de monde, on me donnait un porte-nom avec «Leslie» là-dessus. Mes camarades de classe m’appelaient Leslie et me regardaient droit dans les yeux, et je ne répondais pas. (rire) J’étais comme frauduleuse.
7. À mon émission précédente, Cullen and a Curler, j’ai posé la question suivante à quelques joueurs et joueuses, et je suis curieux d’entendre ta réponse. Après que tu gagnes une médaille olympique, tu entends souvent des requêtes un peu folles. Laquelle a été la plus bizarre, dans ton cas?
KL: Bon, la plupart des requêtes que nous avons reçues ont été à la fois fascinantes et enrichissantes. Nous avons remis des prix au Gala des Prix Juno, nous avons fait la mise au jeu à une partie des Jets, nous avons été invitées au premier match de la saison des Blue Jays. Pour l’aspect bizarre, c’est surtout les requêtes d’autographe. J’ai signé pas mal de têtes chauves. (rire) Et j’ai eu des requêtes d’autographier d’autres parties du corps que j’ai dû refuser …(rire)
JC: Et cette peinture murale? Ça doit être un peu insolite pour toi.
KL: C’est gigantesque. Vraiment énorme. Ils ont fait un travail splendide. J’ai vu des murales désastreuses, mais la nôtre est très belle. Je suis très fière. Mais la taille! On peut la voir de très loin, de l’autoroute! (rire) Je suis petite comme une fourmi quand je me mets à côté.
8. Dernièrement, la question formulée par le dernier interviewé., Reid Carruthers. Il demande : Qui est le plus grand crétin que tu aies jamais eu pour adversaire, et pourquoi?
KL: Je suis désolée, parce que je n’ai pas de réponse scandaleuse. Or, si tu posais cette question à un joueur masculin, tu aurais eu une réponse franche et intéressante; ils ne ménageraient pas les sentiments. J’aurais aimé te donner une meilleure réponse, ou un détail scandaleux, mais personne ne me vient à l’esprit. Personne. Évidemment, il y a des équipes que nous voulons vaincre et des matchs que nous voulons gagner à tout prix, mais de mon point de vue, c’est le cas pour presque tous nos matchs.
JC: Okay, bon, je reformule la question. Qui est-ce que tu veux battre, le plus de toutes?
KL: (sans hésiter) Reid. (rire) Nous avons fait une tournée ensemble, parcourant le Manitoba, et nous avons contesté des matchs de simple, lui et moi. C’est toujours un moment à savourer, quand je le vaincs, et j’admets que j’ai tiré une certaine joie. (rire) Au début, il avait la haute main, le plus souvent, mais j’ai appris ses trucs et après cela j’ai établi une belle passe de victoires (rire)
JC: Dernière chose, il faut que tu me donnes une question pour la prochaine entrevue.
KL: Okay. Si ton équipe de curling était un groupe de musique, comment serait-ce? Quel type de musique, qui jouerait de tel ou tel instrument, qui chanterait, etc.?
JC: Wow. C’est une excellente question. Merci infiniment, Kaitlyn, et bonne chance pour le reste de la saison!
Bienvenue à Coup de folie, une nouvelle série de Curling Canada où le comédien John Cullen s’entretient avec vos joueurs et joueuses favoris en vue de lancer une discussion où tous les coups sont permis. Chaque entretien consiste en huit questions, dont cinq questions standards posées à chaque joueur ou joueuse, deux questions qui portent spécifiquement sur la personne interviewée, et une question proposée par la personne interviewée précédemment.
1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies jamais participé?
KL: Bon, ça me gêne un peu de le dire, puisque ma seule job était de tenir le balai,