Choisis pour les Jeux!
Les officiels canadiens vont jouer un rôle majeur lors des Jeux olympiques et paralympiques 2026
Par Dave Komosky
Brett Waldroff ne possède pas une voiture DeLorean capable de voyager dans le temps, comme celle de Marty McFly dans les films; néanmoins, cet officiel canadien d’expérience se prépare pour son propre Retour vers le futur.
Sa destination : Milan et Cortina, sites des Jeux olympiques d’hiver 2026.
La première présence de Waldroff en tant qu’officiel dans une compétition majeure en Europe remonte à 2010, alors qu’il avait œuvré lors du Championnat du monde masculin à Cortina, dans le même stade olympique de curling où seront présentées les compétitions en 2026.
Comme il l’était à l’époque, il est ravi d’y retourner pour ses premiers Jeux olympiques.
Waldroff, qui habite Foothills County, au sud de Calgary, en Alberta, se rendra dans cette région montagneuse du nord de l’Italie en compagnie de quatre autres Canadiens qui viennent d’être désignés en tant qu’officiels techniques ou de techniciens de glace pour les Jeux olympiques et paralympiques de Milan et Cortina.
«Une énorme émotion», assurait Waldroff, arbitre en chef pour Curling Canada, après qu’Eeva Roethlisberger, directrice des compétitions pour la World Curling, ait dévoilé l’identité des meilleurs officiels de curling, plus tôt cette année. «On ne s’y attend jamais. On espère aller aux Olympiques, mais ce n’est jamais garanti.»
Waldroff a été choisi comme arbitre en chef; les autres Canadiens sélectionnés sont Patti Caldwell (New Westminster, C.-B.) comme arbitre de match, et Greg Ewasko (Oakbank, Man.) comme technicien de glace adjoint pour les Jeux olympiques.
De leur côté, Michele Gower (Thornhill, Ont.) agira comme arbitre en chef et Cheryl Minns (Athabasca, Alb.) sera arbitre de match lors des Jeux paralympiques.
Les Jeux olympiques d’hiver de Milan et Cortina seront présentés du 6 au 22 février, suivis par les Jeux paralympiques d’hiver, du 6 au 15 mars.
Dans le milieu de l’arbitrage, un dicton affirme que sans officiels, ce n’est que du divertissement.
Personne ne sait ça mieux que Waldroff. Même si les officiels ne font pas partie du spectacle, et qu’ils sont souvent ignorés lors des compétitions sportives, il sait bien qu’ils doivent s’assurer que la compétition soit juste et équitable. Il n’y aurait tout simplement pas de compétition sans une armée d’officiels pour superviser l’action.
«Je dis toujours aux joueurs : “Nous vous gardons dans le droit chemin”, souligne Waldroff. Nous ne voulons pas perdre le contrôle… ou que l’équipe des officiels attire trop l’attention dans les médias.»
Waldroff va avoir du travail durant les Jeux, sur lesquels seront braqués les projecteurs de toute la planète. Il devra, avant tout, être capable de communiquer avec les gens, en plus de bien connaître toutes les procédures d’arbitrage, les comptes rendus, le pointage, les appareils de mesurage, les règles sur la ligne de jeu, les statistiques et l’horloge. Tout cela contribue au bon déroulement de la compétition.
Mais il adore les défis de l’arbitrage, et la chance de rester directement impliqué dans le sport qu’il adore.
Les autres Canadiens qui iront aux Jeux sont du même avis.
«Nous sommes chanceux de compter sur un bassin très, très solide d’officiels au Canada», estime Waldroff.
Waldroff, qui a officié dans des douzaines de compétitions au Canada et au niveau international au fil des ans, en sera à une troisième visite à Cortina lors des Jeux olympiques, puisqu’il doit être en fonction aux Mondiaux juniors 2025 en avril, une compétition qui servira de test pour les Jeux.
Waldroff, qui a participé à des compétitions internationales en Italie, en Corée du Sud, au Kazakhstan, en Finlande, aux États-Unis et en Suède, se moquent de ceux qui considèrent ces voyages comme des «avantages».
«On se fait dire : “Oh, tu as la chance de visiter tous ces pays”. En fait, on visite l’hôtel, l’aréna et la distance entre les deux. On arrive deux jours avant la compétition et on repart le jour après; ça ne laisse pas beaucoup de temps pour visiter».
Les «avantages» pour Waldroff, ce sont plutôt d’être assis près de glace dans ces grandes compétitions.
Les joueurs et joueuses de curling ont beau considérer les Jeux olympiques comme le Saint Graal, Waldroff préfère pourtant le Brier Montana’s. Son plus beau souvenir est le Brier 2017 à St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador, où il agissait comme arbitre en chef.
«Le Brier, c’est le plus gros show, estime-t-il. Rien que pour l’ambiance… la foule, la télévision, les joueurs, les bénévoles, l’excitation de chaque séance. Il y avait tout ça à St. John’s. L’ambiance était électrique du début à la fin. J’ai adoré ça.»
Quant à elle, Gower en sera à une troisième participation aux Jeux paralympiques, ses premiers à titre d’arbitre en chef. Elle y est allée auparavant à Sotchi, en Russie, en 2014, et à Pyeonchang, en Corée du Sud, en 2018. Elle était également présente aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing en 2022 en tant qu’arbitre en chef adjoint.
«Je suis ravie, bien sûr, assure Gower. C’est certainement un honneur d’être invitée, même si c’est un peu stressant. Dans les Paralympiques précédents, j’étais arbitre de jeu; cette fois-ci, je vais avoir plus de responsabilités et les attentes vont être plus élevées.»
«Mais j’ai vraiment hâte.»
Gower explique qu’elle a pu participer à davantage de compétitions nationales et internationales après avoir été écartée de son travail avant la pandémie.
«Je n’ai rien cherché durant la pandémie, reprend-elle. J’ai réalisé que je pouvais m’organiser et avoir un horaire plus flexible.»
Elle recommande chaudement aux personnes qui aiment le sport de se diriger vers l’arbitrage.
«Si tu fais bien le travail et que tu as confiance dans tes habilités, tout est possible. Les occasions sont tellement nombreuses.»
Ewasko raconte avoir appris qu’il allait aux Olympiques durant une période douce-amère. L’annonce a été faite peu de temps après le décès de sa femme Monique, emportée par le cancer.
«C’était très émouvant, explique Ewasko. Nous n’avons pas eu la chance de fêter ça.»
«Mais plus ça se rapproche, plus ça m’excite.»
Ceux qui le connaissent, et les joueurs qui jouent sur sa glace, vous diront que sa nomination est pleinement méritée. Il accomplit son travail minutieusement en tant que technicien de glace en chef pour Curling Canada, il est passionné par son travail et se préoccupe sincèrement des joueurs et du sport.
Il adore ce travail depuis ses débuts en 1994 à Selkirk, au Manitoba, alors qu’il était encore adolescent. Il a franchi progressivement les étapes par la suite, pour devenir un des meilleurs techniciens de glace au monde.
«J’ai toujours rêvé de préparer la glace à Winnipeg, raconte Ewasko. On dirait bien que j’ai fait mes preuves, et que ça m’a permis de progresser par la suite.»
Ewasko ne s’attend pas à rencontrer de problèmes particuliers en Italie. Les organisateurs vont améliorer le système de ventilation et l’usine de fabrication de glace, deux éléments essentiels pour préparer de la bonne glace. Il pourra constater sur place les améliorations lors de la compétition junior.
Ewasko ne devrait pas avoir de mal à supporter la pression des Jeux olympiques. Il a travaillé dans la bulle de Calgary durant la pandémie de la COVID-19, où on se croisait les doigts à tous les jours pour que tout le monde reste en santé.
«J’ai passé deux mois dans la bulle, rappelle Ewasko. Ça m’a presque achevé, mais je suis passé au travers, alors ça devrait être amusant.»