Du curling à Kansas City!
Une enseignante canadienne fait découvrir le curling aux étudiants du Midwest
Par Dave Komosky
Selon un vieux proverbe, la plus petite graine produit souvent le plus grand arbre.
Qui sait, peut-être qu’un jour la région métropolitaine de Kansas City, qui chevauche la ligne séparant les États du Missouri et du Kansas dans le Midwest américain, produira des champions au curling.
Ce sera, sans surprise, grâce à une Canadienne expatriée, Joanne McLay, qui a fait germer les premières graines du curling à l’école Sunset Ridge Elementary, à Overland Park, au Kansas, où elle exerce son «emploi de rêve» en tant que professeure d’éducation physique.
McLay a implanté dans son école un programme de curling en salle, semblable au programme Egg Farmers Rock & Rings, qui a déjà touché plus de deux millions d’étudiants au Canada.
Le curling en salle utilise des tapis de cible et des pierres sur roulements à billes pour reproduire l’expérience du curling à l’intérieur, sans la glace. Les rencontres sont disputées dans le gymnase de l’école, où elle enseigne les règlements, la stratégie et d’autres facettes du jeu.
«Les enfants adorent ça», constate McLay, qui est née et a grandi à Calgary avant de s’installer à Shawnee, au Kansas, à cause du travail de son mari. «Ils sautent de haut en bas et crient “Yeah!” quand ils s’approchent du bouton. Garder les jeunes actifs et impliqués fait partie de mes tâches, ce que j’ai réussi avec ça.»
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Et pourtant, c’est le cas. McLay n’a jamais vraiment joué au curling, mais elle a grandi dans une famille où son père Robert était très impliqué dans le sport, et l’est toujours, autant comme joueur que comme entraîneur. Il a été intronisé en tant que bâtisseur dans le Temple de la renommée du curling du sud de l’Alberta en 2010, et joue et enseigne encore aujourd’hui à l’âge de 87 ans.
«Je me rappelle avoir été traînée là (dans les clubs de curling) durant mon enfance, avec mes poupées Barbie et les livres à colorier; ma sœur et moi y allaient pour jouer, mais nous ne l’avons jamais fait, raconte McLay. J’étais plutôt impliquée dans la gymnastique, la natation et le badminton. Et c’était suffisant. Je ne rappelle pas avoir déjà lancé une pierre de curling.»
Malgré tout, le curling a déteint sur elle, de sorte que quand elle cherchait du nouveau à ajouter à son programme à l’école, où elle enseigne du Primaire à la 5e année, elle a pensé au curling.
«Je me suis d’abord demandé comment je pourrais intégrer les Jeux olympiques d’hiver, les sports d’hiver, à l’école», explique-t-elle.
McLay a appris qu’un programme de curling en salle existait déjà au Kansas.
Ça l’a motivée. McLay a fait appel aux subventions accordées à son école pour de nouveaux équipements de gymnase, a proposé son projet, et s’est lancée.
Rock Solid Productions, de Toronto, a fourni l’équipement.
McLay admet que plusieurs de ses collègues étaient sceptiques au début.
«Certains d’entre eux ignoraient ce dont il s’agissait, mais ils ne connaissent pas les tuques, non plus, sourit-elle. C’était une question d’éducation.»
Mais ils ont tous été convaincus quand ils ont vu la joie sur le visage des jeunes quand ils ont commencé à lancer des pierres.
D’autres écoles ont depuis demandé de pouvoir utiliser l’équipement pour des journées d’activités.
«Il est très bien utilisé», note McLay.
McLay adore faire découvrir le sport, qu’elle qualifie de «grand égaliseur».
«Un jeune très athlétique et un autre qui n’a pas la même coordination peuvent faire partie de la même équipe», note-t-elle.
Ce n’est pas comme si le curling était totalement inconnu à Kansas City. Il y a même un club : le Club de curling de Kansas City, qui dessert des communautés locales des deux côtés de la frontière. Il a même un programme jeunesse.
McLay estime toutefois que faire découvrir le sport à des centaines, voire des milliers, de jeunes à l’école va lui permettre de se développer davantage que dans un seul club.
Elle reçoit déjà des commentaires positifs.
«Honnêtement, j’ai déjà des jeunes qui sont venus me voir pour me dire qu’ils avaient découvert le curling, reprend-elle. Ils aiment ça, en parlent à leurs parents et ont commencé à jouer au curling en famille. Ça me rend exceptionnellement heureuse.»
Elle incite tous les jeunes à en parler à la maison.
«Je dis aux enfants qu’ils doivent expliquer à leurs parents ce qu’est le bouton, où se trouve la ligne de jeu, pour qu’ils puissent comprendre le jeu, eux aussi.»
Elle a commencé récemment à intégrer le curling avec des tiges de lancement, dans lequel les jeunes lancent les pierres avec une tige à manche long, de sorte que les jeunes de tous les niveaux peuvent apprendre à jouer au curling.
Seul le temps dira où tout cela va mener.
Mais McLay peut bien rêver.
«Je m’amuse en disant à mes élèves de la maternelle qu’ils pourraient bien représenter le Kansas aux Jeux olympiques, un jour.»
Et pourquoi pas?