Le Canada remporte la médaille d’argent et Edin remporte le quatrième titre mondial de curling Pioneer Hi-Bred qui bat le record
LETHBRIDGE, Alberta – Le Canadien Kevin Koe, qui avait produit de la magie toute la semaine, n’a pas pu faire apparaître un dernier « Koedini » pour empêcher le Suédois Niklas Edin d’égaler un record en remportant son quatrième titre mondial au Championnat du monde de curling masculin Pioneer Hi-Bred 2019, présenté par Service Experts, Heating, Air Conditioning and Plumbing.
La Suède a défait le Canada, 7-2, pour défendre son titre, et permettre à Edin d’occuper une place dans l’histoire du curling. En effet, cette victoire lui permet d’égaler le légendaire Ernie Richardson, de la Saskatchewan, pour le plus grand nombre de titres pour un capitaine. De son côté, Koe tentait de remporter un troisième titre mondial en quatre tentatives, mais pour la première fois au Canada.
Edin a brisé une égalité de 2-2 en volant deux points en huitième manche, puis trois autres en neuvième ; même si ces titres consécutifs ne compensent pas sa défaite en finale olympique en 2018, il s’agit, selon lui, «de probablement la plus belle victoire de ma carrière».
«C’est incroyable, assurait Edin, qui est secondé par le troisième Oskar Eriksson, le deuxième Rasmus Wranå, le premier Chrisoffer Sundgren, le substitut Daniel Magnusson, l’entraîneur Fredrik Lindberg et l’entraîneur national Peja Lindholm. «Probablement la plus belle (des quatre victoires). J’ai presque pleuré à la fin, en fait. Celle-là est vraiment spéciale ; nous avons si bien joué toute la semaine.»
«On se sent exactement comme dans une finale olympique. Nous avions bien joué cette semaine-là, aussi, mais ça ne s’est pas bien terminé pour nous. Cette fois-ci, on aurait dit que ça se dirigeait dans le même sens mais, en huitième manche, nous avons bien planifié notre coup. Après avoir volé deux points, nous savions évidemment que nous avions de bonnes chances de l’emporter. Malgré tout, quand la dernière pierre s’est arrêtée et que nous savions que nous avions gagné, c’était génial.»
Les deux équipes se sont livré un jeu d’échecs dans cette rencontre. Koe a réussi une double sortie au sixième bout pour placer trois pierres en position de marquer, obligeant Edin à effectuer un placement pour un simple, et une égalité de 2-2. Au septième bout, Koe a fait une autre double sortie, pour annuler la manche cette fois-là. Edin a répliqué avec son propre double en huitième manche pour placer trois pierres marqueuses ; Koe devait réussir un placement sur le côté du bouton pour marquer un simple, mais son lancer était trop léger, ce qui a permis aux Suédois de prendre les devants, 4-2.
La Suède a continué de pourrir la vie du Canada à la manche suivante, alors que Koe faisait face à quatre pierres marqueuses avec son dernier lancer. Sa sortie en puissance, comme celle qui avait permis au Canada de battre la Suisse en demi-finale, n’était pas assez bonne, cette fois-ci, de sorte que les Suédois ont volé trois autres points qui ont mis fin au match.
«De toute évidence, nous avons perdu le contrôle. Être à égalité avec le marteau en huitième manche, c’est une bonne situation, mais nous n’avons pas joué une bonne manche, et ça nous a coûté cher, regrettait Koe. C’est nul. Nous voulions tellement gagner, c’est très décevant. Nous sommes assez dépités. Après le huitième manche, nous nous sentions mal, c’était décevant de donner un vol de deux points. C’est dommage, mais ils forment toute une équipe.»
«Les encouragements ont été fantastiques, c’est dommage de ne pas avoir gagné devant nos partisans.»
Malgré cette déception, Koe, le troisième B.J. Neufeld, le deuxième Colton Flasch, le premier Ben Hebert, le substitut Ted Appelman, l’entraîneur John Dunn et l’entraîneur national Jeff Stoughton ont quand même connu une bonne saison.
«Remporter le Brier et terminer deuxième au championnat du monde, on ne peut espérer qu’une seule chose de mieux, et c’est de remporter ce match-là. Terminer deuxième, cette année, c’est une belle réussite pour cette équipe, mais c’est difficile de placer les choses en perspective en ce moment. Nous voulions vraiment gagner, c’est un peu décourageant que ça se termine comme ça», admettait Koe.
Neufeld tentait de faire mieux que son père, Chris, qui a participé au Championnat du monde en 1992 sur l’équipe du capitaine Vic Peters ; ils avaient perdu en demi-finale.
«Ces occasions-là ne se présentent pas souvent, indiquait Neufeld, qui a rejoint l’équipe de Koe, cette année. C’était la première fois pour moi. Tu espères en avoir d’autres, mais ce n’est pas facile de se rendre jusqu’ici. Tu ne sais jamais si tu vas avoir la chance de revenir.»
«Nous avons connu une bonne semaine. Je suis très fier des gars. Nous nous sommes battus dans certains matchs, Kevin a réussi des lancers spectaculaires pour en voler d’autres, et c’était un bon parcours. Ces équipes sont tellement bonnes que tu dois jouer ton meilleur curling à chaque match, sinon c’est difficile de l’emporter. C’était tout un défi, et il nous en a manqué juste un peu.»
Comme Koe, Hebert tentait de remporter un troisième titre mondial, après avoir gagné avec Koe en 2016, et avec Kevin Martin en 2008.
«La Suède a bien joué et ils méritaient de gagner. Nous avons eu une très bonne année. Je ne suis pas trop déçu, vu que nous sommes une nouvelle équipe, notait Hebert. Nous pouvons nous améliorer, mais la deuxième place au championnat du monde, ce n’est pas si mal. Nous allons garder la tête haute et espérer revenir ; ça nous fait un but pour l’an prochain.»
L’équipe de Koe jouera sous les couleurs d’Équipe Canada au Brier Tim Hortons 2020 à Kingston, en Ontario, afin de décider qui endossera l’uniforme unifolié au Championnat du monde de curling masculin LGT 2020, du 28 mars au 5 avril 2020 à Glasgow, en Écosse.
Le capitaine de la Corée du Sud, SooHyuk Kim, a remporté le Collie Campbell Memorial Award de la Fédération mondiale de curling. Ce prix, baptisé en l’honneur d’un ancien président canadien de la WCF, honore le joueur choisi par ses compétiteurs comme celui démontrant «des qualités de gentleman, du fair-play et de l’esprit sportif».